Contrairement au sentiment que certains peuvent avoir, nous sommes bien au XXI siècle. La France est un pays de Citoyens et non de sujets pliant le genou ou baissant la tête devant un monarque.

Bien que critiquant les religions, en estimant qu’il s’agit d’une forme d’asservissement, la Libre pensée n’a jamais empêché quiconque, a fortiori un élu, d’avoir des convictions religieuses.

Mais la loi de 1905 est claire. Elle instaure la laïcité de l’État dans ses moyens et ses actions. Cette séparation entre les religions et État garantit le respect absolu de la liberté de conscience des Citoyens.
Aussi, n’en déplaise à certains, un élu n’a pas plus à s’impliquer dans une question de discipline entre un prêtre et son évêque (ni sur la forme, ni sur le fond) que de participer, ès qualité, à une fête religieuse.

Il est fort probable que les « Ã©vènements de Thiberville » n’auraient pas eut d’ampleur sans l’implication d’élus au mépris des lois.
En effet, le préambule de notre constitution stipule « la France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale. »
De plus, tous les maires de France sont de facto officiers de police judiciaire. Il conviendrait donc que les maires se conforment aux lois de la République.

Certes le mauvais exemple vient de loin et de haut.
Monsieur le Président de la république, a dit, dans son allocution précédent son intronisation comme Chanoine du Latran, entre autres : « Un homme qui croit, c’est un homme qui espère. Et l’intérêt de la République c’est qu’il y ait beaucoup d’hommes et de femmes qui espèrent. ».

Ce qu’il faut savoir, c’est que le cas de Thiberville ne se limite pas à une querelle entre pro et anti messe en latin. Il s’agit d’une orientation politique qui tourne le dos à la République. La preuve, L’abbé Francis Michel commémore, par une messe, le 21 janvier, le « martyr » de Louis XVI .Les discours qu’il tient à ces occasions sont sans détours. En 2002, « nous voulons une France, mais à la France il faut un roi, un roi chrétien, lieutenant du christ », sic.

Le 15 août, le même Abbé Michel mène procession pour célébrer la consécration par Louis XIII de la France à la vierge Marie. Belle époque où le roi et le cardinal Richelieu remercièrent le ciel d’avoir fort chrétiennement vaincu (tué) les protestants.

Ce n’est donc pas une attitude anodine de faire chorus avec l’Abbé. Pourtant, Madame le Maire du Planquay, comme d’autres élus n’hésite pas. Dernièrement, elle a invité la population, par voie de presse, à participer à la fête religieuse de la Saint Louis. Louis IX, roi très pieux, a banni les juifs qui refusaient de se convertir, et il leur a imposé le port de la rouelle (tissu jaune) sur la poitrine Quel bel exemple de tolérance et de liberté !

Que Monsieur l’Abbé Michel soit royaliste et veuille en conséquence le retour du catholicisme romain comme seule religion d’État avec le soutien des « manants du roi » et aussi de Monsieur Aulagnier, voire de la fraternité Saint Pie X, ça le regarde ainsi que son Eglise et ses fidèles.
Mais que les élus ne viennent pas nous le dépeindre comme un brave curé de campagne. A moins que tous les maires concernés soient royalistes. Dans ce cas qu’ils le disent !

Cet été, des fêtes patronales ont eut lieu avec la présence, ès qualité, des élus. La tradition n’est pas une excuse pour contourner les lois. Ces élus, par leur présence et en offrant le verre de l’amitié sur les fonds publics, ont sciemment entretenu la confusion entre les fêtes communales laïques et les patronales qui, pour ces dernières, sont, par définition, des fêtes religieuses paroissiales

J’invite toutes celles et tous ceux qui préfèrent l’Agora et les Lumières aux messes et aux processions à rejoindre la Libre pensée., comme je l’ai fait dernièrement.
Emmanuel Prébost
Libre penseur