Avancée calotine dans l’école publique ?

Un curieux exercice dans une école du bassin creillois
jeudi 29 avril 2010
par  lpOise
popularité : 9%

Confusion et clarté dans l’école : aujourd’hui comme hier en 3 épisodes : 2010, 1910 et 1880

2010

Un citoyen père de famille, qui a son fils dans une école de l’Oise, se demande s’il va falloir demander à l’école publique quels sont les jours où les cours feront l’apologie de croyances religieuses pour tenter d’en dispenser son fils !

Eh oui, 130 ans après Paul Bert, le devoir de son fils comprend cet exercice :
Relie chaque fête à sa signification (en remettant de l’ordre)

Noël Armistice (fin de la Guerre 1914-1918)
8 mai Fête de la résurrection de Jésus
14 juillet Armistice (fin de la Deuxième Guerre
mondiale, en 1945)
1er mai Anniversaire de la naissance de Jésus
11 novembre Fête du travail et du muguet
Pâques Armistice (fin de la Guerre 1914-1918)

Volonté délibérée d’introduire dans l’école publique des exercices conçus dans l’école catholique, conséquence des pressions pour introduire la notion de « fait religieux » dans l’enseignement en mettant sur le même plan historique un fait précis et un dogme ou une datation que même les
chrétiens(1) n’utilisent plus ? Le professeur des écoles 2010 au secours de la crise des vocations ?
Le père de famille a fait part de son étonnement et la fédération de l’Oise de la Libre Pensée mène l’enquête.

1910

En 1910, année de naissance de Paul Philippe, notre plus ancien adhérent dont nous avons fêté l’anniversaire récemment, le Journal des instituteurs note, dans sa revue des revues, que face à une agitation politique de l’épiscopat en faveur de candidats catholiques, la revue de L’ÉCOLE NOUVELLE doit rappeler :
« Que l’école laïque, sans trop se soucier du bruit qu’on fait autour d’elle, garde donc jalousement sa doctrine, qui est celle-là même de toute pensée scientifique : ne recevoir jamais aucune chose pour
vraie qu’on ne la connaisse évidemment être telle. Habituer les élèves à douter ; à observer, à réfléchir, à chercher eux-mêmes des preuves, à discuter ; soumettre leur esprit à cette discipline rationnelle : c’est la tâche et la raison d’être de l’école laïque, c’est tout notre programme. »(2)

1880

Si nous sommes attachés à la loi de 1905 qui a consacré la nécessaire séparation des églises et de l’État en 1905, nous n’oublions pas que c’est 20 à 25 ans plus tôt que furent posées les bases de l’école laïque.
Pourquoi et comment furent posées ces bases ?. On peut en comprendre l’essentiel dans une intervention célèbre de Paul Bert à l’Assemblée nationale le 4 décembre 1880 (3).
Pour parvenir à la loi du 28 mars 1882 qui rend « l’enseignement primaire obligatoire », plusieurs mois de combats laïques ont donc eu lieu. Cette loi comprend la disposition suivante, intégrée finalement dans son article 2 :

Les écoles primaires publiques vaqueront un jour par semaine, en outre du dimanche, afin de permettre aux parents de faire donner, s’ils le désirent, à leurs enfants, l’instruction religieuse, en dehors des édifices scolaires.
L’enseignement religieux est facultatif dans les écoles privées.
Cette solution avait été ouverte par Paul Bert, dans son rapport de commission, dès le 4 décembre 1880

Notes :
(1) Un chrétien moyen sait qu’il fête une « nativité », à une date empruntée à la fête traditionnelle du Soleil.

(2) Nous avons rappelé ce rôle de l’école républicaine lors de l’anniversaire des 100 ans de notre camarade Paul Philippe, car nous savons que c’est cette école qui le forma.

(3) Que l’on peut trouver aisément sur le site de l’Assemblée Nationale et sur celui de Coralie « jeunes laïques »

(extrait d’un article de la Lettre de la Libre Pensée de l’Oise n°2 de 2010)


Agenda

Array Array Array Array Array Array

<<

2018

>>

<<

Juin

>>

Aujourd’hui

LuMaMeJeVeSaDi
28293031123
45678910
11121314151617
18192021222324
2526272829301