Défense de la liberté d’expression et de manifestation

samedi 15 juin 2019
par  lpOise
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Défense de la liberté d’expression et de manifestation

Après la conférence de presse commune à Beauvais le 7 juin les organisations du collectif de défense de la liberté d’expression ont élaboré un communiqué commun qui a été mis au poit le 14 juin.
Le voici :

Nous, organisations associatives, syndicales, politiques porteurs de ce
communiqué constatons que les conditions sécuritaires de déroulement
des manifestations sont de plus en plus révoltantes, notamment depuis l’adoption de la loi n°2019/290 dite loi « anti-casseurs ». Conséquences de ces nouvelles formes d’encadrement : une explosion des blessé.e.s et mutilé.e.s que l’on a peine à dénombrer tant les bavures sont nombreuses lors des missions de « maintien de l’ordre ».

En mai étaient recensés sur le site de David Dufresne, écrivain et documentariste, « ALLO PLACE BEAUVAU » 800 signalements de violences : le décès d’une femme de 80 ans (blessée
dans son appartement par une grenade lacrymogène), 289 blessures à la tête, 24 éborgné.e.s , 5 mains arrachées ; 594 manifestant.e.s, ont subis des violences lors des manifestations ainsi que 105 journalistes , 32 secouristes, 42 mineur.e.s et lycéen.ne.s et 27 passant.e.s. Le silence étatique et édiatique est assourdissant. À ce jour, l’Inspection générale de la Police nationale est effectivement en charge de 229 enquêtes liées d’abord aux manifestations de "gilets jaunes" mais aussi aux rassemblements lycéens et aux incidents du 1er Mai dernier.
Nous ne pouvons que nous indigner devant la multiplication, et surtout, la banalisation de ces violences policières, réponses d’un gouvernement refusant toute autre réaction face aux exigences de justice sociale, fiscale et environnementale. D’autant que les annonces faites suite au Grand Débat National, manquent de mesures audacieuses et appropriées pour permettre aux personnes en situation de précarité de vivre dignement et de voir leurs droits fondamentaux garantis, qu’il s’agisse du pouvoir d’achat, de l’accès au logement, à la santé, à l’éducation ou encore à l’emploi.

La liberté d’expression et de manifestation est menacée et on tente d’étouffer tous les mouvements sociaux et syndicaux : dans l’Education nationale, les manifestations d’enseignants et de lycéens se heurtent à
une répression policière et judiciaire exacerbée, tandis que l’article 1 de la Loi Blanquer « pour une école de la confiance » musèle les professeurs et l’expression de tout esprit critique sous peine de sanctions administratives.
Au vu de ces événements, nous demandons :
· La démission du Ministre de l’Intérieur et celles de tous les préfets ayant donné des consignes anti-démocratiques, causes des blessures lors des manifestations depuis le 17 novembre ;

  • · Un traitement judiciaire équitable des faits de violences policières et un meilleur encadrement des procédures d’outrage et rébellion ;
  • · l’interdiction de l’usage du LBD et de tous types de grenades par les forces de l’ordre partout sur le territoire ;
  • · Le retrait de la loi n°2019/290 dite loi « anti-casseurs » ; · La création, au sein d’un organisme indépendant, d’un observatoire des faits de violences
    dues aux forces de l’ordre.

Nous dénonçons également la mise en place d’enquêtes à l’encontre de journalistes pour motifs « de compromission du secret de la défense nationale » ou « atteintes au secret de la défense nationale », et ce pour des révélations sur la vente d’armes à l’Arabie Saoudite utilisées contre la population yéménite et sur l’affaire BENALLA. Pour rappel, l’article 2 de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, prévoit que le secret des sources des journalistes est protégé dans l’exercice de leur mission d’information du public . Ces mesures d’intimidation ne sont plus, ni moins qu’une atteinte à la liberté de la presse.

Au même titre, la loi sur le secret des affaires de juin 2018 est un frein pour les lanceurs d’alerte.
Aussi, dans ce contexte, chaque fois que les revendications sociales seront réprimées, nous nous engagerons dans des démarches d’observation citoyenne, à savoir vérifier et témoigner que le maintien de l’ordre s’effectue de manière proportionnée et dans le respect de la dignité des personnes interpellées, et ce pour que le droit constitutionnel de manifester – liberté publique fondamentale en démocratie – puisse s’exercer de façon effective.

14 juin 2019

COLLECTIF OISE DE LA LIBERTE D’EXPRESSION :
LIGUE DES DROITS DE L’HOMME BEAUVAIS, ANACR-OISE, ATTAC OISE, CERCLE CONDORCET OISE,
LIBRE PENSEE OISE, SOLIDARITE MGRANTS BEAUVAIS, AFPS BEAUVAIS, FSU OISE, CGT EDUC’ACTION OISE,
LE JOURNAL LE CHAHUT, LES AMIS DU MONDE DIPLOMATIQUE DE L’OISE, PCF OISE,
LA FRANCE INSOUMISE DU BEAUVAISIS, GENERATION.S BEAUVAIS,…