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Denis ROLLAND n’apprécie pas le Monument érigé par la Libre Pensée en hommage aux fusillés pour l’exemple.

Lundi 1er avril 2019, Actualités 19/20 FR3 Hauts de France.
A la fin d’un reportage sur l’érection du monument en hommage aux fusillés pour l’exemple, l’historien Denis ROLLAND est intervenu pour fustiger l’initiative de la libre pensée et en concluant que cette action n’était pas faite pour rassembler, bien au contraire.

â–º On ne peut être étonné que Denis ROLLAND, farouche opposant à la réhabilitation collective des fusillés pour l’exemple, tienne ces propos. Dans un article de Denis ROLLAND, paru dans le livre "1914-1918 L’Oise dans la grande Guerre" pn lit ceci :
« La justice militaire de la grande guerre a mauvaise réputation... Aux yeux du public, les soldats fusillés l’ont tous été pour l’exemple et sont considérés comme des victimes innocentes de parodies de procès. Cette lecture simpliste ou au premier degré cache évidemment une réalité différente".
Quand il retrace l’exécution des fusillés de Sarcus, il écrit : "Il s’est déroulé 2 mois entre l’incident et l’exécution. Faut-il parler de fusillés pour l’exemple ? La justice n’a pas été rendue dans la précipitation. Ce qui suggère fortement la culpabilité des fusillé s. à Sarcus le 22/10/1916".

D’autres ’historiens ont prouvé le contraire dont Jean Claude Flament (ouvrage « Fusillés pour l’exemple Oise Septembre 1916) qui a analysé en détail les faits relatifs à Sylvestre Marchetti et Julien Lançon : Ces deux jeunes soldats ont bien été fusillés pour l’exemple.

► Denis ROLLAND pose la question de la légitimité de ce monument à Chauny. Cet historien doit pourtant savoir que Chauny se trouve dans l’Aisne et que ce département est celui qui a compte le plus de fusillés pendant la guerre 1914-1918.
Sur les 639 fusillés répertoriés par le site « Mémoire des Hommes » 52 soldats furent fusillés dans l’Aisne (dont 2 nés dans l’Aisne) et 11 soldats originaires de l’Aisne furent fusillés (1). Le site compte pour le département de l’Oise 37 fusillés et 9 fusillés originaires de l’Oise (personnellement, j’en dénombre 13). L’Aisne a payé un lourd tribut durant le conflit 1914-1918. Qu’un bel hommage soit rendu au maire de Chauny qui a accepté que ce monument soit érigé dans sa ville et qui a déclaré :
" A un moment donné, il faut montrer son humanisme par rapport au passé"
Un geste d’humanité, un acte de reconnaissance envers ces jeunes qui ont été des victimes et que l’on ne doit pas oublier.

â–º Denis ROLLAND invoque aussi la soi-disant schématisation, la soi-disant simplification, la soi-disant volonté de rassemblement portée par les personnes à l’origine du projet. Cette critique n’a pas de fondement. Mais cette fois, il n’a rien falsifié. Cependant, peu avant le colloque national de Soissons les 13 et 14 décembre 2014, il avait prétendu aux actualités régionales de FR3 Picardie qu’un fusillé de l’Oise en 1918 était un assassin et un violeur. Il confondait avec un crime de droit commun commis au XIXème siècle dont j’ai retrouvé l’historique :

" Théotime PRUNIER : 23 ans, charretier à Try-la-Ville. Le dimanche 27 juillet 1879, voulait violer la fille de son employeur, meunier, mais en l’absence de celle-ci, rabattit ses désirs sur la belle-mère de ce dernier, Mme Jobin. L’assomma à coups de bûche, viola le cadavre, puis la jeta dans la rivière, puis repêcha le corps une demi-heure plus tard pour le violer de nouveau.
Condamné à mort le 12 septembre 1879, il fut guillotiné à 7 heures du matin le jeudi 13 novembre 1879 devant la foule rassemblé place du Franc Marché de Beauvais"

Francis DESCROIZETTE LP60

(1) Soldats de l’Aisne nés à Villers les Guise, Buironfosse, Beauvois, Etréaupont, Ognes, Vailly sur Aisne, Fontaine Notre Dame, Fontenelle en Brie, Oulches et Soissons.