Dans la « Novaïa Jizn » du 3 décembre 1905, Lénine développe la position qu’il mettra en Å“uvre dans le décret du 20 janvier 1918 relatif à la séparation de l’Église et de l’État en URSS (Å’uvres complètes, Tome X – Editions Sociales Paris).

Elle méritait d’autant plus d’être rappelée qu’elle est tout à fait en phase avec celles des Libres Penseurs réunis à Rome en 1904, y compris les Libres Penseurs russes qui s’y trouvaient : E. Séménoff, journaliste, Jacques Novicow, professeur à l’Université d’Odessa, E. de Roberty, professeur à Paris, et Maxime Kowalewsky, professeur à l’école russe des Hautes Etudes à Paris.

Voici quelques citations :

• « Nous exigeons que la religion soit une affaire privée vis-à-vis de l’État mais nous ne pouvons en aucune façon considérer la religion comme une affaire privée en ce qui concerne notre propre parti (le POSD russe) ».

• « L’État ne doit pas se mêler de religion, les sociétés religieuses ne doivent pas être liées au pouvoir de l’État ».

• « Chacun doit être parfaitement libre de professer n’importe quelle religion ou de n’en reconnaître aucune… ».

• « Nous réclamons la séparation complète de l’Église et de l’État afin de combattre le brouillard de la religion avec des armes purement et exclusivement philosophiques ».

• « L’État ne doit accorder aucune subvention, ni à l’Église, ni aux associations confessionnelles ou religieuses ».

• « La bourgeoisie réactionnaire a partout eu soin d’attiser les haines religieuses (…) pour attirer de ce côté l’attention des masses et les détourner des problèmes économiques réellement fondamentaux (…) Nous lui opposerons dans tous les cas une propagande calme, ferme, patiente, qui se refuse à exciter des désaccords secondaires ; la propagande de la solidarité prolétarienne et de la conception scientifique du monde ».

Ne dirait-on pas, sans forcer le trait, que ces propos ont été écrits pour répondre aux problèmes d’aujourd’hui ?