La Raison 91, Numéro 68 : saucissonnade du vendredi dit-Saint

mardi 1er mai 2018
par  lpEssonne
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Saucissonnade du vendredi dit-Saint (30 mars 2018)
Discours de Louis Couturier

Le bureau de la Fédération de l’Essonne de la Libre Pensée a tenu à marquer d’une saucissonnade ce qui s’avère être le 150ème anniversaire du premier « banquet gras » contre les interdits alimentaires qui s’est tenu le 10 avril 1868.

Ce premier banquet, faut-il le rappeler, avait réuni Edmond Abou, l’auteur du Roi des Montagnes, Hippolyte Taine, philosophe et historien, le prince Napoléon, Gustave Flaubert, Ernest Renan et Charles-Auguste de Sainte-Beuve, le critique littéraire…

On ne manquera pas de nous objecter que les interdits alimentaires décrétés alors par l’Église catholique ne sont plus respectés. Toutefois, nous aurions tort de considérer cette question comme relevant d’une histoire révolue.

Ne se pose-t-elle pas encore à des millions de femmes et d’hommes en Inde autour de la question des vaches sacrées ? Et la consommation du porc ne pose-t-elle pas problème dans les cantines scolaires en France ?

Faut-il préciser que la Libre Pensée ne cherche pas à imposer la consommation du porc aux musulmans, ni à qui que ce soit, ni à interdire l’abattage hallal ?

La Libre Pensée se dresse, s’est dressée et continuera à se dresser contre les prétentions des Églises et des religions à imposer à tous – croyants et non-croyants – leurs interdits alimentaires ou autres.

Saucissonnade

L’actualité met en première ligne un interdit qui touche directement la moitié de l’humanité et, par ricochet, la totalité de l’humanité : l’interdit qui est fait à des millions de femmes de disposer librement de leur corps.

Au nom du prétendu droit à la vie de l’embryon, en Pologne, en Argentine, en Irlande, en Espagne, en France, les Églises veulent imposer leurs vues en matière de Droits à l’IVG, à la PMA, à la GPA, à la recherche sur l’embryon et, selon la même logique, en matière de Droit à mourir dans la dignité.

Le fond reste le même qu’en 1865. Seule la forme change. L’Église ne lâche rien. Il ne faut pas perdre cela de vue.

Le combat pour la reconnaissance de ces Droits mérite non seulement des banquets dans toute la France à l’initiative de la Libre Pensée mais un combat de tous les instants de tous ceux qui, comme nous, sont attachés à la liberté de conscience et la séparation des Églises et de l’État.

Au passage, permettez-moi de vous transmettre le salut de M. le Maire de Marcoussis qui s’excuse de ne pas pouvoir être parmi nous ce soir.

Le bureau fédéral vous remercie d’avoir répondu à son invitation. Il prépare deux réunions : la première à l’intention des jeunes enseignants et la seconde à l’intention des étudiants de la Fac d’Orsay pour leur faire connaître nos propositions sur ces questions.

Le bureau comptait sur la participation de notre amie polonaise Wanda Nowicka. Elle n’a pas pu se libérer aujourd’hui mais elle réserve une journée pour nous en première partie de notre Assemblée du samedi 23 juin préparatoire au Congrès national à Saint-Herblain.
Wanda Nowicka est engagée en Pologne pour la défense des droits des femmes, contre la restauration de « l’enfer des femmes », contre l’endoctrinement des enfants à l’école, pour la défense de la laïcité de l’État. Députée, elle fut vice-présidente du Parlement polonais. Elle étudie actuellement la philosophie et la bioéthique à la Sorbonne.

Nous comptons aussi inviter le responsable départemental de l’Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité (ADMD), M. Patrick Bourguet, avec lequel nous entretenons des relations fraternelles.

Puisque vous attendez des informations sur mon dernier ouvrage « Les Libres Penseurs et l’Internationale », voici ce que je peux d’ores et déjà vous en dire en avant-première.

Le tapuscrit a été transmis hier à l’Harmattan, notre éditeur : 360 pages, 332 notes de bas de pages, 77 illustrations. Livraison possible : fin avril.

Que contient-il ?

Une présentation inédite en français de plusieurs Congrès de l’Internationale (Genève, Chicago, Buenos Aires) ; des photos d’illustres Libres penseurs de tous les continents (du Japon, du Sri Lanka, des Philippines, d’Inde) ; des unes de publications libres penseuses d’Espagne, de Hollande, d’Angleterre ; des chants de la Libre Pensée mondiale ; d’abondants repères chronologiques ; une présentation sommaire des 200 encycliques qui ont poussé la Libre Pensée à tenir bon et à maintenir la chaîne durant cette époque tourmentée des guerres et des révolutions.

Mon but a été de contribuer à combler enfin un vide historique puisque aucune synthèse ne couvre l’activité des Libres penseurs et de leur Internationale au-delà des années 30 du XXème siècle.

La partie précédant ces années n’a été traitée que dans des ouvrages en anglais toujours non traduits en français.

Pour Jean-Marc Schiappa, dans sa préface, « il est dorénavant impossible de parler de l’histoire de la Libre Pensée Internationale sans avoir possession de mon ouvrage »â€¦

Certes, on a pu et on peut construire la Libre Pensée sans connaître son histoire et celle de son Internationale, avec ses hauts et ses bas. Mieux vaut quand même s’inscrire dans la chaîne ininterrompue qui commence bien avant 1880 jusqu’à nos jours.

Voici les grandes parties du sommaire :

Un bras de fer inachevé (la toile d’araignée vaticane, 200 encycliques, un martyrologe de la pensée libre, des « phares » de la Libre Pensée)

Les Libres penseurs contre « l’esprit de clocher » (1847-1882)

L’Internationale gagne le monde (1883-1900)

Un âge d’or pour la Libre Pensée (1902-1914)

Les Libres penseurs à l’épreuve (1914-2011)

L’AILP reprend le flambeau (d’Oslo 2011 à Paris 2017)

Je n’aurais pu mener un tel projet :

  • sans les archives abondantes encore inexploitées de l’IRELP et de la bibliothèque de la laïcité qu’il héberge
  • sans le recours aux amis M. Wallace, F. Whitehead, D. Mollès et aux Instituts comme l’Institut Emile Vandervelde de Bruxelles ou le REHMLAC animé par D. Mollès…
  • sans les recherches minutieuses effectuées sur internet par Claude Sigalat et Philippe Bouyries
  • sans la patience de Nadège Rousseau et de Marie-Jeanne Dubois qui ont dactylographié mes manuscrits
  • sans la relecture attentive de l’ouvrage par Nicole Gobbi et de Daniel Rousseau
  • sans Gérard Da Silva qui a peaufiné le montage du livre compte tenu des exigences de l’Harmattan
  • sans le soutien d’Annie mon épouse et de Françoise Rousseau qui n’a pas hésité à me booster quand j’étais gagné par le vague à l’âme…

Une grande page est tournée.

Place aux critiques, aux compléments, aux conférences de présentation, aux dédicaces…

Des conférences sont déjà prévues après cette avant-première.

Une interview paraîtra dans un prochain numéro de La Raison.

Je vous remercie de votre attention.


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