Qui était Fernand Pelloutier ?

lundi 1er janvier 2018
par  Grpe F Pelloutier
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Fernand Pelloutier est né en 1867. Il est mort en 1901.

Au séminaire de St Nazaire où il est scolarisé, la nourriture et l’hygiène déplorables, les soins nuls et les mauvais traitements des "maîtres" l’amènent à faire deux tentatives d’évasion. Il y contracte la tuberculose qui le minera toute sa vie et dont il mourra à l’âge de 34 ans.

Journaliste, romancier, son républicanisme se transforme rapidement en engagement pour le socialisme et il adhère au Parti Ouvrier Français (POF) de Jules Guesde. Avec A Briand, il rédige une brochure « De la révolution par la grève générale ». Ce sera le début de son engagement en faveur du syndicalisme qu’il ne quittera plus.

Il lutte pour faire triompher l’idée de la grève générale expropriatrice comme méthode de lutte. Pour Fernand Pelloutier, la grève générale est conçue comme « une arme pacifique qui frappera le plus sûrement et le plus rapidement la féodalité capitaliste. »

Lors du congrès de Nantes de 1894 sa motion pour la grève générale obtient 65 voix ; les guesdistes, appelant à voter contre, obtiennent 37 voix et 9 abstentions. Aux congrès de Tours et de Marseille les motions en faveur de la grève générale seront ensuite votées à l’unanimité.
C’est une victoire contre J Guesde qui y opposait « la conquête des pouvoirs publics ».

En 1894 il précise sa pensée : pour triompher, la grève générale pourra se concentrer sur les quelques branches industrielles stratégiques, en désorganisant la production elle paralysera finalement l’appareil d’État de son corps répressif. Fernand Pelloutier considère que la révolution ne pourra être le seul produit des « révolutionnaires professionnels » autoproclamés « direction révolutionnaire. » A l’inverse, Il entend embrasser derrière elle la grande majorité de la population laborieuse.

Il nourrit une méfiance envers les tenants de la suprématie des syndicats de métier sur l’organisation des salariés dans leurs localités et départements.
C’est ainsi que, dès 1892, dans le débat qui traverse le mouvement ouvrier entre ceux qui veulent grouper les syndicats par métiers, et ceux qui prônent leur rassemblement horizontal par ville, il soutient le développement des Bourses du travail, dont il devient le secrétaire national en 1895 et qui regroupent tous les ouvriers de la localité. Sous son impulsion, leur nombre passe de 33 en 1894 à 81 en 1901.

Pour Pelloutier les Bourses du travail sont plus efficaces et complètes que les simples syndicats de métiers et il y voit l’expression « du syndicalisme intégral ».
Conçues comme des organisations de solidarité les bourses ouvrent des caisses de solidarité, des caisses de maladie, de chômage, de solidarité en cas de décès, de bureau de placement…
Par leur rôle de résistance et d’apprentissage de la solidarité elles sont, pour Pelloutier, le pont idéal entre revendications immédiates et espérances de demain.
Enfin, elles doivent être des lieux d’éducation pour la classe ouvrière, dotées de bibliothèques et dans lesquelles des cours élémentaires et professionnels doivent être donnés pour lutter contre la déqualification.

Militant inlassable dévoué à la cause ouvrière révolutionnaire, Fernand Pelloutier finit sa vie dans la plus extrême précarité et meurt en 1901 de la maladie contractée dans sa jeunesse.

« Nous sommes des révoltés de toutes les heures, des hommes vraiment sans Dieu, sans maître, sans patrie, les ennemis irréconciliables de tout despotisme moral ou matériel, individuel ou collectif, c’est-à-dire des lois et des dictatures (y compris celle du prolétariat) et les amants passionnés de la culture de soi-même ».


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