"Construire la Paix", le 9ème colloque de la LP60 à Clermont

dimanche 5 novembre 2017
par  lpOise
popularité : 32%

Programme prévisionnel du colloque 2017 de la LP60 "construire la Paix"

9ème colloque de la Libre Pensée de l’Oise

Hôtel de Ville de Clermont
rue de la République

du samedi 2 décembre 13h au dimanche 3 décembre 15h

Salles Fernel et Cassini

À la veille de 2018 et pour son 9ème colloque à Clermont, la Fédération de la Libre Pensée de l’Oise a choisi de travailler les 2 et 3 décembre sur la Paix, paix voulue ou reconstruite par des citoyens valeureux et méconnus : soldats des tranchées suspectés ou coupables de mutinerie et fusillés pour l’exemple, parlementaires et sénateurs insoumis, écrivains et scientifiques pacifistes, français ou étrangers qui ont travaillé à leur mesure, là où ils étaient, à maintenir ou rétablir la Paix. Qui sont ces citoyens du monde, penseurs des Lumières, élus, humanistes, internationalistes, pacifistes, antimilitaristes, résistants, simples soldats conscrits ou intellectuels engagés ?

Le XXème siècle a débuté par une première guerre mondiale qui fait l’objet depuis bientôt quatre ans d’une grande commémoration centenaire officielle. Le moindre village en France possède son monument aux morts où s’alignent les noms des générations sacrifiées. Traces obligées. Traces insuffisantes car il reste des zones d’ombre.

Celle d’abord de la réhabilitation officielle des fusillés pour l’exemple de cette guerre infâme, mais aussi celle des nombreux engagements oubliés des utopistes et des militants de la Paix. Sans prétendre être exhaustifs, nous souhaitons en faire connaître quelques uns, qui nous sont proches, d’une façon ou d’une autre.

À la veille de cette guerre atroce on attribuait déjà des Prix Nobel de la Paix, comme on en donne encore aujourd’hui, sans que pour autant que la Paix règne enfin sur la planète. Chacun s’interroge aujourd’hui comme hier : sur quels leviers peser pour préserver la Paix ici et maintenant ?

Qui connaît aujourd’hui l’abbé Charles-Irénée CASTEL DE SAINT-PIERRE, le Belge Henri LA FONTAINE, Prix Nobel de la Paix de 1913, et les prix Nobel de la Paix de 1927, Ferdinand BUISSON et Ludwig QUIDDE ?

Comment ont défendu la Paix le député Pierre BRIZON en 1917, et l’écrivain Henri BARBUSSE en 1916, Pierre VIENOT en 1942, Jean ROSTAND au siècle dernier, mais aussi ces soldats français fusillés pour l’exemple par des balles françaises ? Comment la défendre aujourd’hui ?


Samedi 2 décembre 2017

13h30 - 14 h : Accueil et inauguration du colloque - Présentation par LP60 - Présidence : ville de Clermont

14h : La Paix perpétuelle chez l’abbé de Saint-Pierre, par Alain Sager (philosophe, Société Voltaire) :

« "C’eût été un homme très sage s’il n’eût eu la folie de la raison". Ainsi Rousseau parlait de l’abbé de Saint Pierre, auteur en 1717 d’un Projet de paix perpétuelle en Europe. Une folie philosophique qui aboutira un jour à la très raisonnable Organisation des Nations unies... »

14h30 : Ludwigg Quidde, Prix Nobel de la Paix 1927 avec Ferdinand Buisson, par Jean-Louis Ficher (LP60) :

« Ludwig Quidde (Brème 1858 - Genève 1941) obtient, en 1927, le Prix Nobel de la Paix avec Ferdinand Buisson. Moins connu que Buisson, familier du monde de l’éducation, Quidde présente au XXe Congrès Universel de la Paix à la Haye, en août 1913 son Projet d’un traité international pour une limitation des armements. »

14h50 : Pierre Viénot, directeur à Berlin du comité franco-allemand d’information et de documentation de 1926 à 1929 : par Emmanuel Bellanger, mairie de Clermont,

« Issu d’une famille de notaires clermontois, Pierre Viénot s’engage dès l’âge de 17 ans dans la Première Guerre mondiale où il est blessé à deux reprises. Après son baccalauréat, il veut préparer le concours d’entrée au Quai d’Orsay et fait pour cela plusieurs séjours en Allemagne entre 1923 et 1925, où il prend conscience de l’incompréhension entre les deux peuples. Appelé à participer aux décades de Pontigny, nom d’une Abbaye cistercienne désaffectée de l’Yonne où se réunissent des intellectuels Å“uvrant pour le rapprochement franco-allemand, il participe à la création du Comité Franco-Allemand d’Information et de Documentation, dont il prend la direction du bureau berlinois. Financé par Emile Mayrich, industriel luxembourgeois, ce comité va cesser de fonctionner à la suite de la crise économique de 1929 et face à la montée du nazisme. Auteur d’un livre remarqué, Perspectives allemandes en 1931, il entre à l’Assemblée nationale l’année suivante puis au gouvernement de Léon Blum où il occupe le portefeuille de sous-secrétaire d’Etat aux affaires étrangères. Pierre Viénot fera partie des 26 députés embarqués sur le célèbre Massilia le 21 juin 1940 pour continuer depuis l’Afrique du Nord le combat contre nazisme. »

15h15 : L’état de guerre permanent, par Jean-Michel Bavard, militant du Collectif anti-guerre de Beauvais, qui tentera d’apporter quelques éléments de réponse et de réflexion sur la situation aujourd’hui :

« Officiellement notre pays est en paix. En réalité, il est sans cesse en "opérations" au Moyen- Orient, en Afrique... Et parfois, ces conflits frappent notre territoire sous la forme d’attentats meurtriers ; comment pourrait-il en être autrement ? Quelles sont les causes de cet état de guerre permanent ? A qui profite-t-il ? Quelles en sont ses conséquences sur l’état de notre démocratie ? »

15h35– 16h 15 : débats puis pause

16h15 : Henri La Fontaine, prix Nobel de la Paix 1913, par Christian Walrand, mairie de Clermont :

« Henri-Marie La Fontaine, né le 22 avril 1854 à Bruxelles où il meurt le 14 mai 1943, est un homme politique, féministe et pacifiste belge. Il reçoit le Prix Nobel de la paix en 1913. Avocat spécialisé en droit international, il promeut cette discipline comme moyen d’installer la paix dans le monde au travers d’associations internationales, dont le Bureau international de la paix qu’il préside à partir de 1907. Passionné de bibliographie, il fonde l’Office international de bibliographie en 1895, institution à l’origine du Mundaneum. »

16h35 : Henri Barbusse, par Philippe Lamps, de l’Association des Amis d’Henri Barbusse :

« Cette communication sera un travail d’étape dans la perspective du colloque de Compiègne 2018 ("Sortir de la Guerre dans l’Oise") au cours duquel j’interviendrai sur les courants pacifistes dans l’Oise de 1917 à 1919.

1. Les prémices : le "pacifisme" d’Henri Barbusse avant la grande guerre. Antimilitarisme et pacifisme, distinguons. Barbusse et Romain Rolland… L’état d’esprit d’un homme du rang : l’artilleur Eugène Garreau (1916, inédit), mis en perspective avec le Carnet de guerre de l’écrivain Barbusse (1915, inédit). 

2. Une évolution radicale chez Barbusse (qu’il nomme dans le roman Clarté de 1919 sa "séparation", à partir du Carnet et du Feu (1916) : son combat pacifiste de 1916 à 1935 (jusqu’à Amsterdam-Pleyel et les comités anti-fascistes...)

3. Les courants pacifistes (populaires, intellectuels...) dans l’Oise, de 1917 à 1919, en perspective avec ce qui précède : déclarations, mouvements, engagements, politique. Comptes rendus dans la presse de l’Oise à l’époque (recherche aux Ar. Dép.) ».

17h10 : Présentation de l’exposition des élèves du Lycée Cassini (à confirmer)

17h25 : Débats et conclusions de la première journée - Clôture des travaux

17h45 : Verre de l’amitié offert par la mairie de Clermont

Dimanche 3 décembre 2017 9h 30 reprise des travaux – synthèse de ceux de la veille par LP60 - Présidence : mairie de Thieuloy-St-Antoine

9h45 : Ferdinand Buisson et la Paix, par Alain Bondeelle, de la Ligue des Droits de l’Homme :

« Ferdinand Buisson a reçu avec l’Allemand Ludwig Quidde, le Prix Nobel de la Paix à Oslo en 1927, particulièrement pour avoir vivement critiqué dès 1919 le Traité de Versailles qui humiliait inutilement l’Allemagne et son peuple ; pour avoir cherché dès cette époque à rencontrer en Allemagne des gens de toutes conditions qu’il invitait en France pour rétablir la fraternité en désarmant les coeurs afin de désarmer les Etats. A Oslo on note qu’il a participé dès 1867 à un premier Congrès de la Paix à Genève et qu’il a, dès lors, fait de la recherche de la paix un axe de toute sa vie. »

10h15 : Ferdinand Buisson à Thieuloy-St-Antoine, présentation de repères biographiques, par Dany Bégou, auteur :

« Présentation de la famille de Ferdinand Buisson avec quelques repères biographiques au travers des documents authentiques, son vécu à Thieuloy-Saint-Antoine dans la maison appartenant à son frère. L’homme, hors du commun, a résisté à des attaques, a su s’entourer d’amis, pour parvenir à mener son combat pour la justice sociale et le pacifisme. C’est aussi ce que révèlent les documents divers, les coupures de journaux de l’époque décrits dans le livre "Ferdinand Buisson et les avancées sociales durant les congrès de 1902 à 1906." »

10h45 – 11h : Pause - Présidence : LP60

11 h : L’insoumission : de la mutinerie à la désobéissance civile, par Jean-Pierre Thullier, professeur de philosophie :

« L’année 1917 a vu un certain nombre de régiments de Poilus refuser de monter au combat à l’encontre des ordres d’assaut inutiles et meurtriers. La même année, en Russie, tout un peuple s’est révolté contre un régime féodal anachronique. Faits de résistance durant la 2 nde guerre mondiale, refus d’obéissance, révoltes... les actes d’insoumission sont divers et ont émaillé l’histoire des peuples aussi bien dans les pays totalitaires que dans les démocraties. Qu’est-ce qui pousse à l’insoumission, qu’est-ce que la désobéissance civile ? Se pose le problème de la relation entre légalité et légitimité. »

11h30 Les mutins de 1917, par Nicole Aurigny (FNLP) :

« Après trois années d’une guerre meurtrière, le moral des différentes armées européennes engagées dans le conflit est au plus bas. En France, l’offensive Nivelle lancée en avril 1917 au Chemin des Dames a fait 200 000 victimes (morts et blessés) en deux mois. Début juin un refus collectif de désobéissance aux ordres de remonter au front va s’étendre : les soldats se mutinent. Un exemple : 2000 soldats de la 41ème division insultent le général Bulot, lui arrachent ses étoiles aux cris de « Assassin, Buveur de sang, A mort, vive la Révolution « 68 divisions sur les 110 que compte l’armée française seront touchées. Leur revendication : la fin des hostilités : « Paix ou Révolution ! A bas la guerre ! ». Ils vont se heurter au gouvernement et à l’État-major décidés à poursuivre les opérations et à écraser la rébellion. Les tribunaux militaires prononceront 3427 arrêtés : 50 mutins seront fusillés, 504 condamnés à mort seront graciés, 1381condamnés aux travaux forcés et longues peines de détention, 1492 à des peines plus légères. A noter que ce mouvement de mutinerie a touché plusieurs armées : celle de Russie, d’Italie, d’Allemagne et d’Angleterre. En France, la mutinerie des soldats russes du camp de La Courtine (Creuse) a duré trois mois et a été réprimée par une coalition militaire franco-russe en septembre 1917. Nombre de ces événements de mutineries ont été cachés au grand public jusqu’à ces dernières années. La Libre Pensée a pour sa part toujours Å“uvré pour que toute la vérité soit faite sur ses épisodes. »

12 h : Jean Rostand et la Paix, par Jean-Louis Fischer (LP60)  :

« Jean Rostand est un pacifiste qui s’est dévoilé dans « Le retour des pauvres » (1919) et « Pendant qu’on souffre encore » (1921). Il explique dans son discours du 21 avril 1968, aux « Assises nationales de la paix », ce qu’est pour lui le pacifisme et la nécessité de développer une citoyenneté du monde : « ÃŠtre citoyen du monde c’est parier pour la survie de l’humanité ». Ses engagements pacifistes vont également se rencontrer dans son combat contre l’armement nucléaire auquel s’ajoutent les avertissements du biologiste concernant les risques de l’atome civil sur notre patrimoine génétique. »

12h30 : Le prix Nobel de la Paix 2017 est attribué à l’ICAN (Campagne Internationale pour l’abolition de l’Arme nucléaire) par Claude Aury, (MNLE)  :

« La guerre est une immense entreprise de destruction, destruction de vies humaines, animales et végétales, destruction de biens de toute nature. L’industrie d’armement par la mobilisation des ressources humaines et naturelles qu’elle mobilise est source de gaspillage de ces ressources qui pourraient être mobilisées pour des activités de développements humains et de bien être. C’est dans cet esprit que nous participons au collectif ICAN, que nous relayons dans notre réseau des initiatives du collectif ou des associations le composant. »

13h : Débats et conclusions

Le colloque sera suivi d’un Banquet républicain pour ceux qui le souhaitent. L’inscription au banquet donne droit au dossier de colloque. – 25 € - réservation obligatoire - Le bulletin d’inscription ci-joint est à retourner avant le 25 novembre à : Fédération de la Libre Pensée de l’Oise 9 rue Paul Bert - 60180 Nogent-sur-Oise – chèque à l’ordre de Libre Pensée de l’Oise.

L’entrée est libre dans la limite des places disponibles. L’organisation du colloque n’ayant bénéficié d’aucune subvention, il sera demandé un geste de soutien à l’entrée. Gratuit pour les jeunes, demandeurs d’emploi et retraités.

Ce colloque est organisé avec la Ville de Clermont, et le soutien des associations des intervenants présents : la Ligue des Droits de l’Homme, le Cercle Condorcet de Beauvais, les Amis d’Henri Barbusse, les Cahiers de Chantilly, département d’histoire locale du Centre culturel de Chantilly, la Société Voltaire, l’Union Pacifiste, l’AEMHF, le collectif « ni guerre ni état de guerre de Beauvais », le Mouvement de la Paix, l’ICAN, ... Le village de Thieuloy-St-Antoine, où a vécu et est enterré Ferdinand Buisson y est invité.


Agenda

Array

<<

2020

>>

<<

Juillet

>>

Aujourd’hui

LuMaMeJeVeSaDi
293012345
6789101112
13141516171819
20212223242526
272829303112
Aucun évènement à venir les 6 prochains mois