DÉPASSER L’INTOLÉRANCE POUR COMPRENDRE - Libre arbitre et compréhension de l’autre

mercredi 21 décembre 2016
par  lpOise
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8�me Colloque de la F�d�ration de la Libre Pens�e de l�Oise� : ��Tol�rance et la�cité », 2 d�cembre 2016, conf�rence de Paul Cesbron.

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DÉPASSER L’INTOLÉRANCE POUR COMPRENDRE

Libre arbitre et compréhension de l’autre

8ème Colloque de la Fédération de la Libre Pensée de l’Oise :

« Tolérance et laïcité »,

2 décembre 2016,

par Paul Cesbron

Il ne s’agit plus désormais de supporter mais bien de comprendre l’autre, c’est-à-dire d’associer au mieux dans cette qualité typiquement humaine, une volonté pugnace et concrète de rationaliser, à la perméabilité affective faite d’héritage et d’expérience personnelle, nous permettant d’accéder à la richesse du vivre ensemble.

Assez clairement la tolérance apparaît comme un compromis nécessaire à l’unité d’une famille, d’un village, d’une nation.

Lorsque l’édifice féodal associé aux formes les plus répressives et corrompues du clergé et particulièrement des plus hauts dignitaires de l’Église chrétienne, aboutit à des tueries et destructions à l’occasion de la réforme défendue par Martin Luther puis Jean Calvin, cela ne peut plus durer. On s’égorge de part et d’autre au nom de Dieu !

Il faut trouver un compromis.  

Le premier édit de tolérance de 1562, sous le règne de Charles IX, impose alors l’autorisation, partiellement du moins, du culte nouveau. Il constitue un bouleversement considérable dans ce royaume chrétien. Il n’empêchera pas cependant le massacre de la Saint Barthélémy, ni les guerres de religions qui vont suivre et ensanglanter le pays tout entier. L’Edit de Nantes signé par Henri IV en 1598 y mettra fin. Louis XIV le révoquera moins d’un siècle plus tard !

La tolérance dont s’honorent ceux qui vont prendre le relais, est avant tout la lutte contre toute forme d’intolérance, dont les aspects les plus oppressifs sont d’une part l’absolutisme royal et d’autre part sa garantie idéologique que constitue l’emprise religieuse sur le peuple.

C’est aux libertins du 18ème siècle que revient cette tâche. Penseurs de la liberté, ils hissent la raison aux commandes de la vie et rompent souvent les amarres avec le Ciel.

« Qu’est-ce que les Lumières ? » demande un pasteur dans une revue religieuse à Emmanuel Kant en 1783.

Emmanuel Kant répond  :

« C’est la sortie de l’homme de sa Minorité, dont il est lui-même responsable. Minorité, c’est-à-dire incapacité de se servir de son entendement sans la direction d’autrui, Minorité dont il est lui-même responsable puisque la cause en réside non d’un défaut de l’entendement, mais dans un manque de décision et de courage de s’en servir sans la direction d’autrui. Aies le courage de te servir de ton propre entendement. »

Voilà la devise des Lumières.

C’est aussi la devise de la libre pensée et sa base philosophique : toute personne humaine est douée de la capacité que l’on nomme « raison » de choisir et ainsi d’échapper à la soumission appelée dès 1573 « servitude volontaire » par Etienne de la Boétie. Cette affirmation de l’autonomie de la personne, de la responsabilité de ses choix et plus précisément de sa singularité va aboutir au renversement de l’absolutisme royal et à la lutte contre toute forme d’intolérance et de fanatisme.

Toutefois, Mirabeau, dès les premiers jours de la Révolution, exigera le dépassement de ce concept, comme nous le rappelle le préambule de notre colloque :

« La liberté la plus illimitée de religion, à mes yeux, est un droit si sacré que le mot tolérance qui voudrait l’exprimer me paraît en quelque sorte tyrannique lui-même, puisque l’existence de l’autorité qui a le pouvoir de tolérer, attente à la liberté de penser par ceux là-même qu’elle tolère et qu’ainsi elle pourrait ne pas tolérer……… » (22 Août 1789)

Et Mirabeau sera entendu : pas de liberté sans droits !

A quoi bon tolérer après avoir levé les obstacles s’opposant à la liberté de penser et d’agir si nous n’assurons pas la promotion de droits nouveaux. La Révolution de 1789 s’en chargera et sera suivie dans ce long chantier par celle de 1830, 1848, 1871 que l’on appellera la Commune.

Faut-il préciser alors que « la propriété privée » apparaît alors comme consubstantielle de la liberté. Les organisations ouvrières nées au cÅ“ur des grandes concentrations de l’appareil de production et de l’exploitation du travail, remettent alors en cause cette caractéristique paradoxale des droits humains. En effet, comment accéder à ces droits, socles des libertés, alors que les producteurs de richesse sont privés des droits essentiels que sont la liberté d’association, d’organisation de leur propre activité et y compris des richesses qu’ils ont produites.

Il apparaît encore clairement que l’appareil religieux reste encore d’une extrême efficacité. Il impose une conception du monde qui maintient les consciences des travailleurs dans la servitude afin de les tenir dans l’état de « minorité », dont parle Kant, en parfait accord avec leurs exploiteurs.

Et une des clés de cette idéologie mystificatrice est bien, pour les libres penseurs, la soumission aux dogmes religieux. Ainsi va naître le concept de laïcité et son exigence première que constitue la séparation des Églises et de l’État, affirmant la liberté de pensée et la neutralité de l’État en 1905.

Cette avancée libératrice est prodigieuse tant sur le plan institutionnel que conceptuel.

La laïcité est bien une rupture fondatrice dans l’histoire des sociétés humaines, obéissant jusque-là à diverses croyances religieuses ou non et pour l’Église catholique à la férule d’un clergé infiltrant et contrôlant jusqu’à l’intime de la vie de chaque individu, persécutant ceux qui tentent de s’y soustraire.

La laïcité rend possible et plus encore nécessaire le corollaire de toute liberté : la responsabilité. L’Homme est désormais seul responsable de l’Homme.

Or l’Homme, femmes et hommes, la personne humaine unique, éminemment singulière, ne peut vivre seule afin de poursuivre sa vie, et plus largement, la vie. Il a besoin des autres tous aussi uniques, c’est-à-dire différents. Chaque individu se construit dans le grand et secret brassage des rapports sociaux.

Déclaration universelle des Droits de l’Homme
18 décembre 1948

Préambule :

Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde.....

Article 1er : tous les êtres humaines naissent égaux en dignité et en droit. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de bienveillance.

Nous y voilà, des Droits de l’Homme de 1789 à la proclamation de l’Universalité de ces droits en 1948. Ces droits sont les droits de toutes les femmes et de tous les hommes nés dit-on libres et égaux en dignité et en droit, à la liberté et l’égalité s’associent le devoir de bienveillance, au moins aussi impératif que celui de fraternité.

Ainsi la laïcité constitue bien une valeur libératrice créatrice et source de progrès humain, de liberté, d’égalité et de fraternité.

Existe-t-il une hiérarchie de ces valeurs désormais considérées comme universelles et fondatrices du bien vivre ensemble, but théorique de toute société, et plus encore après les cataclysmes historiques du 20ème siècle qui ont menacé l’humanité de destruction totale ?

Elles sont étroitement liées. Il revient à la Libre pensée de centrer son combat sur les libertés. Pas de liberté, pas de fraternité sans égalité et réciproquement. Chacune de ces valeurs est moteur des autres.

A ce titre, nous prendrons l’égalité dans la santé comme exemple à la fois historique, culturelle et sociale. Elle introduit concrètement la question de la fraternité et celle de la liberté.

En effet, il s’agit sans doute de l’exigence pratique, très concrète, la plus unanimement proclamée.

Quel que soit son degré de conscience, y compris politique, l’accès de tous à des soins de qualité apparaît très fondamentalement nécessaire et juste à tous. Ce qui ne signifie évidemment pas que cette égalité soit une réalité, encore moins que les mesures politiques prises vont dans ce sens.

Dans la plupart des sociétés humaines santé et sacré ont été intimement liés. La vie des humains était sous la dépendance des dieux à qui il était nécessaire de faire des offrandes sacrificielles si l’on voulait obtenir leur secours. La totalité des polythéismes adoptaient la soumission à des dieux souvent tyranniques et les premiers lieux d’accueil de la maladie et de la souffrance sont des temples et autres espaces de cultes.

Sorciers et chamans associent des fonctions religieuses et médicales. Imposition des mains, scarifications, incisions, cautérisations sont les pratiques médico-religieuses. Comment en serait-il autrement ? les dieux décident de notre sort et nous imposent souffrances et mort.

L’école de Cos dans la savante et rationnelle Grèce des, 5ème et 4ème siècles avant notre ère, va dégager la maladie de ses rapports aux dieux et la ramener aux accidents de la vie ou aux dérèglements du corps, sur lesquels les femmes et les hommes ont eux-mêmes le pouvoir d’intervenir. Et pour ce qui nous concerne, Hippocrate dont une partie des écrits nous sont parvenus, affirme le principe d’égalité d’accès aux soins : Le maître doit payer les consultations et les médicaments nécessaires à ses esclaves malades. A cette reconnaissance, s’ajoute l’élection d’une partie des médecins. Une telle démarche démocratique peut nous sembler surprenante,

Socrate s’adressant à Thrasymaque ( Platon, La République) :

« Dis-moi plutôt : le médecin, celui que tu viens de définir au sens strict, est-il quelqu’un qui cherche à s’enrichir ou est-il le thérapeute de ceux qui sont malades ? […...] n’est-il pas vrai qu’aucun médecin en tant que médecin n’examine ce qui est dans l’intérêt du médecin ni ne le prescrit, mais bien ce qui est l’intérêt du malade ? […...]

Dès lors Thrasymaque, une chose est évidente, c’est qu’aucun art, ni aucun commandement ne procure ce qui est avantageux pour lui-même, mais au contraire, comme nous l’avons dit, il ne procure et ordonne que ce qui est avantageux au sujet commandé, parce qu’il considère ce qui est l’intérêt du plus faible, et non pas celui du plus fort. »

C’est la souffrance de l’autre qui nous fait soignant. N’est-ce pas prodigieux de proclamer 25 siècles avant Emmanuel Levinas notre capacité d’attention à l’autre qu’il nomme « absurdité ontologique » : le souci d’autrui l’emporte sur le souci de soi. Après nous avoir rappelé que : « Les plantes, les animaux, l’ensemble des vivants s’accrochent à leur existence. Pour chacun c’est la lutte pour la vie. Et la matière de son essentielle dureté n’est-elle pas fermeture et choc » (Emmanuel Levinas : « Les imprévus de l’histoire », 2000, p.179, Livre de poche).

« La faiblesse d’un être unique exposé à la mort […...] m’oblige à ne pas le laisser seul », « c’est un appel à une responsabilité incessante à l’égard d’autrui – être unique – comme si j’étais élu à cette responsabilité qui me donne, à moi aussi, la possibilité de me reconnaître unique, irremplaçable et de dire « je ».

Emmanuel Levinas : « Les imprévus de l’histoire », 2000

Et comme en écho Hans Jonas nous propose sa conception :
« Le devoir être immanent du nourrisson qu’il proclame avec chacun de ses souffles, devient le devoir faire transitoire des autres qui seuls permettent à la revendication ainsi proclamée d’être exaucée […...] pour que la respiration continue et pour qu’elle se renouvelle continuellement, la revendication, jusqu’à ce que l’accomplissement de la promesse immanente téléologique d’une autonomie définitive les en dispense. »
Hans Jonas : « Le principe de responsabilité », une éthique pour une civilisation technologique, Année.

Charles Darwin avait précédemment découvert que dans l’espèce humaine la lutte pour la vie passe par un long apprentissage d’attentions à l’autre, c’est-à-dire un investissement quasi-total au service du nouveau-né, construit par les ressources affectives des parents souvent exclusivement de la mère, fait de corps à corps, bien plus qu’alimentaire, fait de caresses, de paroles, de mimiques et de soins. Les transformations physiologiques permettant l’apparition des humains fragilisent, démunissent leur nouveau-né.

Patrick Tort appelle ce renversement de « la sélection naturelle », « l’effet réversif de l’évolution » : l’impitoyable combat pour la vie devient chez les humains la nécessité de vivre ensemble. Et pour cet auteur, il s’agit là en définitive de la conclusion de l’œuvre de Charles Darwin.

La Rome antique, en particulier l’Empire, appréciera la médecine grecque et l’adoptera après une longue période de défiance républicaine.

Puis les Hommes attendront la venue du Royaume de Dieu et délaisseront une santé somme toute peu utile.

La charité et les propriétés parfois bénéfiques de quelques plantes feront alors offices de médecine dans des hôpitaux-couvents destinés aux plus pauvres, infirmes, vieillards, blessés et pèlerins.

Les lépreux sont rejetés des villes et des villages, isolés, parfois massacrés tant la suspicion de dépravations sexuelles à leur égard est grande. Ils portent tous les péchés du monde. C’est une forte nécessité culturelle dans l’Occident chrétien.

Si après Jésus Christ, quelques saintes et saints font des miracles, que l’on soit riche ou pauvre, il faudra attendre le 10ème siècle en Italie, le 13ème en France et dans tous les pays européens pour que réapparaisse un renouveau médical. Cette longue période n’est évidemment pas épargnée par la maladie et toutes les autres formes de souffrance. Guérisseurs et sorciers poursuivent des pratiques très anciennes, souvent païennes et toujours populaires, associant un savoir empirique aux croyances religieuses préchrétiennes. L’attention à ceux qui souffrent, est cependant constante et semble-t-il universelle.

Et puis Faculté de Médecine ou non, les possibilités thérapeutiques sont finalement très réduites et les gestes chirurgicaux périlleux et souvent mortels hormis les quelques réparations effectuées par les barbiers, futurs chirurgiens. Il faut citer cette anecdote prêtée à Ambroise Paré au sujet de l’égalité d’accès aux soins. A Henri III dont il est le médecin et qui exige d’être mieux soigné que les indigents, il répondra : « Sire, soyez rassuré, je soigne les pauvres comme des rois ».

Qu’importe au fond le nombre de médecins, leur ignorance ne sauve le plus souvent ni les pauvres, ni les riches. Seuls les rois guérissent les écrouelles !

Louis XIV en souffrira beaucoup et Molière protégé par ce monarque les brocardera sans la moindre précaution tant leur bavardage frise la stupidité.

Les cahiers de doléances précédant la Révolution demandent l’augmentation du nombre des médecins, la qualité de leur formation et de leur compétence. Pour la première fois de notre histoire apparaît l’exigence de soins de qualité pour tous y compris pour les malades mentaux constamment maltraités.

Mais l’invention par René Laennec du stéthoscope en 1820 et l’admirable précision des données cliniques apportées par l’auscultation thoracique, sont sources d’incontestables progrès dans la connaissance de l’expression de nombreuses maladies. Elles ne guériront pas la tuberculose dont va mourir à 45 ans leur auteur.

Et cependant, dans toutes les familles on veille les malades, on les accompagne et on apporte les soins qui permettent d’atténuer les douleurs, de maintenir autant qu’il est possible, l’hygiène, l’alimentation, en un mot la dignité.

Vint alors au 19ème siècle, après les sédatifs : opium, cocaïne, alcool, haschich, quinquina et autres plantes ayant de faibles mais réels effets symptomatiques, l’aire des synthèses chimiques donne accès aux anesthésiques et à d’autres médicaments d’efficacité désormais forte en particulier les sulfamides. Puis vient l’antisepsie, l’asepsie, les vaccinations et de la biologie viendront les antibiotiques. Nous entrons dans une époque nouvelle au 20ème siècle, de traitements étiologiques, de prévention et d’éradication de grandes pathologies.

Quoi qu’il en soit, au-delà de la volonté rationnelle du guérir et de faire reculer la souffrance, préoccupation plus que légitime, persiste cette capacité de tout humain de prendre soin de l’autre jusqu’aux limites du possible et au-delà de la propre attention à soi-même.

La dernière chose dont Georges Washington Crosby se souvint au moment de mourir fut le dîner de Noël 1953.

On avait sonné à la porte alors que lui-même, sa femme et ses deux filles – Betsy et Claire – les deux filles à présent assises à son chevet, hagardes, pâles, épuisées ; les filles qu’il aimait et qui comprit-il alors, resteraient les petites filles de leur papa aussi longtemps qu’il leur permettrait, autrement dit jusqu’au jour de sa mort, autrement dit jusqu’à aujourd’hui.

Paul Harding : « Les foudroyées », 2010

Et cette caractéristique de la conscience humaine que Charles Darwin dans « La filiation de l’homme » appelle « instincts sociaux », impose pour vivre à chaque instant, la présence, l’entraide, l’écoute et l’attention.

Et la naissance qui fait surgir la vie dans la singularité absolue d’un renouvellement et en son dénuement total n’est pas seulement la métaphore de la reconnaissance de l’autre, de tout autre en toute circonstance et de la constante responsabilité qu’elle implique, elle en est le paradigme, la fondation sur laquelle va s’édifier toute relation à l’autre.

Ainsi nous pouvons reprendre l’exigence de Mirabeau, d’un dépassement positif de la tolérance.

Il nous faut atteindre à la compréhension rationnelle d’un comportement irrationnel. Et comprendre n’implique ni complicité, ni pardon, mais souligne bien au contraire l’extraordinaire, (ou plus précisément l’infini en nous-mêmes comme forme de la liberté pour Descartes) capacité dont nous disposons afin de saisir toute réalité.

Or, nos mécanismes (physiologiques) de protection, de préservation n’entraînent pas que haine et répulsion, mais nous font aussi percevoir la nécessité de l’autre c’est-à-dire dans l’attention qu’entraîne cette démarche, de tous les autres, sinon comment expliquer notre appel à la fraternité ? Si les pires errances humaines, criminelles, destructives, ne sont que mesurables à l’aulne d’une normativité morale, concrétisées socialement par la loi dans un lieu et un instant donné, aucun progrès n’est possible contrairement à notre ambition républicaine proclamée.

Ce qui nous fait vivre c’est bien, non l’espérance, mais la volonté de bien vivre. Et celle-ci n’est possible qu’ensemble et d’un ensemble qui ne peut être qu’extensif, de notre village natal au grand village de notre monde.

Il nous faut donc comprendre toujours plus ce qui y fait obstacle. A cet effet, nous disposons d’une affectivité de caractère infiniment contradictoire qui nous donne le goût des autres et nous rend plus agréable et préférable, cette démarche pourtant difficile de la recherche à celle de la fuite.

N’est-ce pas ce qui justifie le beau, le bon et le passionnant combat que mène la libre pensée.

Paul Cesbron

Le 3 décembre 2016


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