A propos de la plaque en souvenir de la rafle des juifs le 31 janvier 1944 La Roche-sur-Yon

vendredi 11 mars 2016
par  Lp 85
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Dans la rafle des Juifs de Vendée lancée ce 31 janvier 1944 par les autorités de Vichy, 31 d’entre eux furent internés par les gendarmes et policiers dans la salle paroissiale (propriété du diocèse de Luçon) de l’église Notre-Dame rue Hoche, avant d’être transférés à Drancy puis déportés à Auschwitz. Louis Gouraud a retracé cette sinistre histoire dans son ouvrage : La Traque. Le destin des Juifs de Vendée pendant la seconde Guerre mondiale (éditions Les Chantuseries, 2015), rappelant : « J’ai cherché en vain aux archives diocésaines une trace de cet évènement exceptionnel ». Depuis le début de son enquête, il demandait sans relâche qu’une plaque leur rende hommage, se heurtant au refus répété de l’évêché qui craignait manifestement que soit mis en cause le silence de l’évêque de l’époque, Mgr Cazaux. On est d’autant plus étonné du compte rendu fait par la presse (Ouest-France 29 février 2016) de la cérémonie du 28 février, présentée comme si le diocèse en avait eu l’initiative « depuis de nombreuses années » !

L’évêque de Luçon a donc dévoilé ce dimanche cette plaque commémorative.

Sans remettre en cause la nécessité de se souvenir, on remarquera que l’on continue à enfermer ces victimes - dont certaines avaient été déchues de leur nationalité française, acquise en 1937 pour Léon Akriche - dans le seul cadre de la religion. Le contexte de leur arrestation, prélude à leur extermination, s’appuyait sur une conception raciale. Les statuts des Juifs de 1940 et 1941 et « l’aryanisation de leurs biens » comme ceux de la famille Revzin des Sables d’Olonne, rendaient pourtant explicite cette conception. Qui dit que ces hommes, ces femmes et ces jeunes filles comme Claire et Tamar Sabbah, élèves au lycée, étaient des juifs pratiquants ? Roger Revzin qui ne fut pas arrêté puisqu’il était alors prisonnier de guerre, demandait à la Libération son adhésion à la Libre Pensée.

Que dire encore de l’indécence de l’évêque s’abritant derrière les paroles de Mgr Saliège à Toulouse en 1942, un des rares à avoir rompu le silence assourdissant de l’Eglise. Et plus encore, sa récupération en distinguant le sort de « la juive catholique », la jeune Micheline Kahn qui s’était convertie au christianisme mais ne fut pas pour autant épargnée. Rappelons que seul, Moïse Akriche revint d’Auschwitz.

Quelle duplicité !

Comme celle de Mgr Cazaux saluant « notre miraculeux Maréchal que la Providence a envoyé à la France pour la guérir, pour la sauver » et à Sainte-Flaive-des-Loups en 1942 lors de la réintroduction du crucifix à la mairie : « dorénavant, nos regards rencontreront les deux symboles qui doivent nous entraîner : le Christ et le Maréchal, Dieu et la Patrie » pour exalter le 17 septembre 1944 à l’église Saint-Louis la Libération de la Ville « rendant grâce à Dieu, grâce à nos Alliés, grâce au chef intrépide [de Gaulle] »

La casuistique ne règle pas tout. L’Eglise tente toujours de s’adapter.

Libre Pensée Vendée 12 mars 2016


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