Banquet « Tête de veau » du 24 janvier 2015 - à Villeneuve d’Ascq (Un des banquet Tête de veau du Département du Nord)

lundi 26 janvier 2015
par  lpNord
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Il avait 20 ans et n’avait tué personne. C’était en 1766 en France, il y a 249 ans. Le Chevalier de La Barre est massacré en public pour blasphème au nom de la loi. Il est torturé, décapité puis brûlé, le dictionnaire philosophique de Voltaire cloué sur son torse. Il avait 20 ans et n’avait tué personne.

Pour la Libre Pensée, le Chevalier de La Barre est une des figures symboliques des combats menés pour la liberté d’expression. La Libre Pensée constitue l’un des apports spécifiques de la France à l’histoire de la civilisation. On peut dire que le père spirituel de cette école de pensée s’appelle Voltaire.
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Banquet Tête de veau
Le 24 Janvier 2015, salle Marianne à Villeneuve d’Ascq, Département du Nord


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Mais aujourd’hui, en 2015, des terroristes, des barbares, des fous de Dieu, ont assassiné 17 personnes, des hommes désarmés, parce qu’ils caricaturaient le prophète Mahomet, parce qu’ils étaient athées, mécréants ou juifs.
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Ce sont des actes barbares qui ne peuvent que révulser tout démocrate, partisan de la liberté d’expression, de la liberté de conscience et de la Laïcité.
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Certains religieux voudraient utiliser l’émotion légitime qui s’est exprimée pour tenter de remettre les religions en selle au nom de « la tolérance et du respect ».
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Amar Lasfar, recteur de la mosquée de Lille-Sud, juge la Une de Charlie-Hebdo « offensante ». Il considère cela comme une nouvelle provocation.
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Des associations de musulmans considèrent que cette Une du journal Charlie-Hebdo « porte atteinte à la communauté musulmane de France » et s’insurgent contre « ces représentations imagées du prophète » jugées « insultantes par plus de 5 millions de citoyens en France ». _ Ils demandent « aux autorités de mettre leurs compétences au service de la nation pour faire interdire de telles représentations ». (Dauphiné Libéré du 18 janvier dernier).
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Ces déclarations s’ajoutent à celle du pape qui, lors de son voyage aux Philippines, a défendu la liberté d’expression tout en estimant qu’il n’était pas bon de provoquer les autres en insultant leur foi, faute de quoi une réaction est à attendre.
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« Il y a des limites ». « Si un grand ami dit du mal de ma mère, il doit s’attendre à recevoir un coup de poing ! », a-t-il donné en exemple. Quand ça n’est pas un grand ami, quelle doit être la réaction du Pape alors !
_ « Vous ne pouvez pas provoquer, vous ne pouvez pas insulter la foi des autres, vous ne pouvez pas vous moquer de la foi », a t-il déclaré aux journalistes.
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Le pape a constaté l’existence d’une « mentalité post-positiviste, qui porte à croire que les religions sont une sorte de sous-culture, qu’elles sont tolérées mais sont peu de chose ». « Cela est un héritage des Lumières », a-t-il poursuivi. Cette phrase du Pape nous rappelle les déclarations du cardinal Lustiger qui estime dans son livre « Le Choix de Dieu » que l’antisémitisme et la Shoah trouveraient leurs origines dans le rationalisme des Lumières. Ils veulent tous supprimer les Lumières pour les remplacer par leur obscurantisme !
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Ces propos des responsables des religions ne réclament rien d’autre que de réintroduire le délit de blasphème en France et ce faisant de violer la laïcité. Or il ne peut y avoir de délit de blasphème au pays de la loi de Séparation des Églises et de l’État. Le délit de blasphème a disparu de France en 1789, avec la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui nous dit que nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. Les grandes lois républicaines sur la liberté de la presse réaffirment ce principe en 1881 : la parole est libre en République Française, y compris les plaisanteries sur Dieu.
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Ce qui veut dire que revendiquer le droit au blasphème n’a aucun sens en France car il n’y a pas de blasphème en droit français, sauf en Alsace-Moselle (article 166 du droit pénal local).
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Que les religions décident d’exclure les adhérents qui contestent ou enfreignent leur dogme : c’est leur problème. Le blasphème n’a donc de sens qu’à l’intérieur d’un système religieux. C’est une affaire privée.
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Demander à l’État de sanctionner tout citoyen allant à l’encontre d’une règle valable pour les seuls adeptes d’une communauté religieuse, c’est demander à l’État de s’ingérer dans les religions et dans ce cas il n’y a plus de Séparation des Églises et de l’État.
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Mais, parce que la liberté d’expression n’est pas absolue, sont réprimées l’apologie d’actes terroristes, la contestation de crimes contre l’Humanité, la provocation à la haine en raison des origines ou des croyances religieuses, l’injure et la diffamation. Libres à ceux qui se sentent offensé de porter plainte, des juges indépendants leur donneront raison ou tort.
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En France on ne donne pas la mort pour injure, même à Dieu. Au Pakistan, en Iran, on est lapidé ou pendu pour cela, pas en République Française. En Arabie Saoudite, on est condamné à 1000 coups de fouet et 10 ans de prison pour blasphème. C’est la sentence qui a été prononcé à l’encontre du blogueur saoudien Raif Badawi, pour des propos tenus sur son blog. Ce jugement a été dénoncé par Amnesty International et par l’Association Internationale de Libre Pensée.
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Le décret utilisé pour condamner Raif Badawi vise toutes les nuances de la liberté d’expression puisqu’il qualifie de "terroristes" certes les athées, mais aussi tous ceux qui remettent en question les fondamentaux de l’Islam.
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Or l’Arabie saoudite est un élément clé du système occidental d’alliances dans la région. Ses alliés s’embarrassent peu de remettre en cause cette théocratie et ses pratiques médiévales. Il suffit de voir avec quel empressement François Hollande, Barak Obama, Davis Cameron et d’autres chefs d’États vont présenter leurs condoléances au lendemain de la mort du roi Abdalla.
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C’est avec le vote de la loi de 1905 que la religion est devenue une affaire privée, chacun étant libre de croire ou de ne pas croire. La République devenait pleinement laïque et neutre sur le plan métaphysique.
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Si un gouvernement favorise une religion, ou même plusieurs, c’est la fin de la République constituée de citoyens égaux en droits, libres de croire ou de ne pas croire, libres de penser, de s’exprimer. C’est la porte ouverte à un État communautariste porteur d’affrontements inter-ethniques ou intercommunautaires...
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La République n’est donc pas chrétienne, juive, musulmane ou même libre penseuse. Elle est laïque !
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Je terminerai par deux notes d’humour.
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Premièrement : Dieu a adhéré à la Libre Pensée. Comme quoi tout arrive ! Et cela s’est passé dans la Fédération du Nord ! Nous avons en effet un nouvel adhérent dont le nom de famille est Dieu mais cela fait quand même plaisir d’avoir un libre-penseur du nom de Dieu !
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Deuxièmement : Les musulmans britanniques se sont mobilisés contre l’État islamique et les amalgames entre islam et extrémisme religieux en proclamant « Not in my name » (c’est à dire « pas en mon nom »).
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En faisant référence à cette formule, je signale à tous les croyants de toutes les religions l’avis suivant :
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« La Maison Dieu Père et Fils informe ses fidèles clients qu’elle n’a jamais donné à qui que ce soit l’autorisation de la représenter ou de parler en son nom.
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Elle se réserve le droit d’obtenir réparation, sur terre ou ailleurs, de quiconque se prévaudrait d’une quelconque exclusivité. »
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Et maintenant passons aux choses sérieuses, c’est à dire le banquet ! Sans oublier notre célèbre mot d’ordre :
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Ni Dieu, ni maître ! À bas la calotte !
Daniel DUBOIS

Fédération du Nord de la Libre Pensée



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