Réunion Débat autour d’Epicure

Pour un humanisme athée
lundi 10 décembre 2007
par  Lp76
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Pour un humanisme athée

Peu de philosophes auront sans doute autant qu’Épicure fait l’objet de critiques aussi bien virulentes, voire méprisantes, qu’opposées. Un rigorisme d’inspiration religieuse l’a longtemps qualifié de maître en dépravation. Aujourd’hui, à l’inverse, on se plaît à rappeler la vieille attaque lui reprochant de placer le plaisir dans la simple absence de douleur : son plaisir serait celui qu’éprouverait un cadavre. On feint alors de redécouvrir un Épicure ascète, pas si différent de ses ennemis les Stoïciens. Et comment le dire athée, lui qui reconnaît l’existence des dieux ?

Peut-on alors se revendiquer de lui ? Qu’a-t-il à nous apporter d’autre que cette bonne vieille sagesse antique, ce vademecum du bonheur portatif, cette sorte de « spiritualité sans dieu » dans laquelle il est de bon ton de se réfugier contre les malheurs du temps ?

Nous voudrions proposer un tout autre regard sur ce philosophe. Et d’abord rappeler qu’une certaine tradition culturelle, inspirée par une religiosité qui ne dit pas son nom, a toujours considéré (à juste titre !), le matérialisme comme son ennemi et a toujours utilisé les armes du dénigrement contre lui (ce qui est nettement moins légitime !). Même quand on feint de réhabiliter Épicure en faisant de lui un ascète, on lui donne le baiser de Judas.

Nous voudrions nous concentrer sur la théorie épicurienne du plaisir et montrer qu’elle n’est pas dissociable de sa théorie de l’amitié, trop souvent laissée dans l’ombre : la société des amis, c’est la représentation du divin rendue à ses fondements terrestres. Voilà pour les dieux.

Loin du principe « pour vivre heureux, vivons cachés » qu’on lui impute à tort, Épicure considérait que le bonheur et son actualisation dans le plaisir sont l’affaire de tous. La philo-sophie aussi, sagesse par l’amitié plutôt qu’amour de la sagesse.

Ce n’est pas un message, avec tout ce qu’il comporterait de subjectif et de relatif, de volontariste et d’utopique : c’est un combat constitutif de ce qui fait notre humanité, pour qui ne croit pas en une essence transcendante de l’homme. Ce combat, Épicure l’a concrètement mené sur les ruines de la Grèce des cités, dans la crise institutionnelle qui a accompagné l’instauration du fragile Empire d’Alexandre le Grand.

Comment un tel combat pourrait-il ne pas être actuel, ne pas être sous-jacent à toutes les revendications de qui considère que le bonheur ici-bas est la plus légitime des aspirations ?

La Fédération Nationale de la Libre Pensée tisse aujourd’hui des liens, sur le plan international, avec des mouvements athées pour faire vivre, à l’échelle la plus large, l’exigence d’un humanisme athée. Renouer avec l’héritage d’Épicure est une façon de contribuer à cette entreprise.

RÉUNION-DÉBAT APRÈS UN EXPOSÉ DE CLAUDE GONTRAN

MARDI 18 DÉCEMBRE, 18h,

HOTEL DES SOCIETES SAVANTES,

56 rue Anatole France, Le Havre

email : librepenseehavraise@orange.fr
Site internet : (groupe du Havre dans Seine Maritime)

e-mail


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