Le livre de la vie de Marc Blondel : « Le syndicat c’est tout »

lundi 24 mars 2014
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Son ami Fred ZELLER, artiste peintre et militant politique, ancien Grand Maitre du Grand orient de France, a écrit, en son temps, un livre : « Trois points c’est tout ». Le livre de la vie de Marc Blondel c’est « Le syndicat c’est tout ».

Toute sa vie, en homme libre, il s’est consacré à son Organisation syndicale. Ses attaches politiques et philosophiques ne l’ont jamais détourné du syndicalisme libre et indépendant de la CGTFO. Ses convictions syndicales ont toujours pris le dessus. Quel que soit le milieu dans lequel il se trouvait, Il ne pouvait pas se départir de son militantisme syndical. C’est ainsi que devenu Président de la Fédération nationale de la Libre Pensée, il lui arrivait d’associer fréquemment, dans ses éditos de la Raison, des questions sociales à celles de la laïcité.

Il est vrai qu’il n’a jamais conçu son engagement syndical en dehors de la mise en oeuvre de tous les principes républicains : Liberté, Egalité, Fraternité et Laïcité. Pas étonnant alors que, régulièrement, durant son mandat de Secrétaire général, les prises de position de la CGTFO aient été marquées par des références républicaines. La formule : « Les revendications tout de suite, la République toujours ! », mise en avant lors du premier mai 2002, illustre bien l’empreinte républicaine voulue par Marc Blondel.

Mais plus encore, c’est son combat pour défendre la Sécurité sociale égalitaire qui en fait la démonstration pleine et entière.

Pour autant, en défenseur conscient des intérêts matériels et moraux de la classe ouvrière, il savait que les convictions les plus ancrées en soi ne sont pas suffisantes pour préserver et, a fortiori, pour développer les droits des salariés. Aussi, il s’est employé à construire patiemment et avec détermination le meilleur rapport de force possible. C’est ainsi que la CGTFO a organisé des manifestations et des grèves nationales qui, au fil de leur déroulement, ont motivé et aguerri les militants. La confiance des militants en leur capacité à mobiliser étant gagnée, il pouvait alors engager l’Organisation dans la recherche d’actions communes. Il le réussit en réalisant des appels communs avec la CGT. Dès lors, la CGTFO venait de franchir, en toute maturité, un pas qui ouvrait des perspectives d’action de plus grandes ampleurs.

Il allait d’ailleurs se révéler déterminant en 1995 pour engager le fer contre le plan Juppé. Durant ce conflit, qui a marqué la fin du XXème siècle, Marc Blondel n’a pas ménagé ses efforts. En retour, la bourgeoisie et les forces réactionnaires se sont déchainées contre lui ; des menaces de mort parvenaient à la confédération…

Les militants de la CGTFO peuvent être particulièrement fiers du combat qu’ils ont mené en novembre-décembre 1995, mais l’Histoire devra retenir que celui-ci n’aurait pas eu autant de portée si, en particulier, Marc Blondel et Claude Jenet n’avaient pas été à la manoeuvre ; comme toujours ils ont été les deux faces d’une même médaille.

Plus tard, le combat portera sur la défense des retraites. Lors d’une manifestation à Marseille en présence de Bernard Thibault, Marc Blondel appellera la CGT, sous les applaudissements des militants de la CGT et de la CGTFO à amplifier le mouvement pour faire échouer les visées patronales et gouvernementales ; le Secrétaire général de la CGT fit la sourde oreille…

Au moment de la disparition de mon camarade et ami Marc Blondel j’ai tenu à faire une rétrospective de faits majeurs de son mandat de Secrétaire général au cours duquel il a fait grandir la CGTFO.

Il l’a fait avec passion à des années lumières du « syndicalement correct », tout en cultivant la camaraderie et l’amitié avec les militants de l’Organisation. Certes, parfois, il était rude comme il l’était d’ailleurs avec lui-même. Néanmoins, par son courage sa détermination et sa persévérance, il a obtenu la nécessaire confiance des camarades. Aujourd’hui, parmi les camarades de la CGTFO et plus largement au sein de la classe ouvrière, tant en France qu’à l’étranger, on se souvient encore de lui comme un grand syndicaliste.

La meilleure façon d’honorer sa mémoire c’est de poursuivre dans la voie qu’il a initiée.

Jean Jayer

Bernay le 20 mars 2014


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