In memoriam Marc Blondel

mardi 18 mars 2014
par  lpOise
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Hommages publics à Marc Blondel

Nous avons reçu le message suivant de Christian Eyschen, vice président de la Libre Pensée :

" Madame, Monsieur,

Chers amis, chers camarades,

Mes Sœurs et mes Frères,

La Fédération nationale de la Libre Pensée vous informe qu’un hommage solennel sera rendu à Marc Blondel, ancien Secrétaire général de la CGT-Force Ouvrière et Président de la Fédération nationale de la Libre Pensée :

Le vendredi 21 mars 2014 à 15H au siège de la Confédération Force Ouvrière 141 avenue du Maine 75014 Paris

Nous invitons tous ses amis, tous les militants, toutes celles et tous ceux qui ont partagé ses engagements et ses combats à participer à la cérémonie au Crématorium du Père Lachaise


Samedi 22 mars 2014 à 10h

Ni fleur, ni couronne

En hommage à Marc, venez nombreux avec votre écharpe rouge.

Salutations libres penseuses

Christian Eyschen, vice-Président de la Libre Pensée"


FÉDÉRATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSÉE Membre de l’Association Internationale de la Libre Pensée 10/12 rue des Fossés-Saint-Jacques 75005 PARIS – Tél.  : 01 46 34 21 50 – Fax  : 01 46 34 21 84 libre.pensee@wanadoo.fr – http://www.fnlp.fr

In memoriam Marc Blondel (1938-2014)

A notre très chère Josiane, son épouse,
A ses filles Corinne et Dominique,
Et à vous tous les petits enfants de Marc,

Mesdames, messieurs,
Amis, Citoyens, Compagnons, Camarades,
Mes Sœurs et mes Frères,

J’adresse Ã  la famille de Marc, à ses amis, camarades, Frères et SÅ“urs au nom de la Fédération nationale de la Libre Pensée et de l’Association internationale de la Libre Pensée nos plus sincères condoléances attristées et le témoignage de notre profonde solidarité et amitié dans cette douloureuse épreuve.

Quand un être cher s’en va à tout jamais, c’est un morceau de soi-même qui est détruit. Cette perte est irréparable et elle le restera. C’est un moment du monde qui disparaît.

Marc était un maillon de la grande chaîne d’union de l’Humanité. Il y a eu des milliards de chaînons avant, des milliards pendant, des milliards après. Cela s’appelle la vie. L’Humanité ne meurt jamais.

L’important sera toujours ce que chacun fait entre le début et la fin de sa vie. Et à cette aune-là, l’action de Marc est immense. Militant syndical avant tout, militant syndical toujours. Il incarnait la cause ouvrière de tout son être. Jusqu’à son dernier souffle, il s’est battu. Jusqu’au dernier moment, il écrivait encore et continuait toute son action inlassable pour laquelle il n’a jamais dévié  : la défense des travailleurs.

Fidèle en amitiés, loyal avec ses camarades, fraternel jusqu’au bout des ongles, il avait le cÅ“ur sur la main. Combien d’interventions couronnées de succès a-t-il fait pour des camarades dans le besoin  ? Il n’a jamais tenu de comptabilité en la matière. Et pourtant, il a sorti une légion de camarades de la difficulté dans laquelle ils étaient.

Marc ne voulait pas qu’on le remercie. Il n’en parlait jamais. Pour lui, ce qu’il faisait pour la cause commune, lui était permis par ses responsabilités. C’était une chose normale. La vie et son action militante l’avaient amené à cette position sociale. Il n’en tirait aucune gloire. Il était un militant de la cause ouvrière.

Quand on allait déjeuner chez lui et Josiane, il disait toujours  : n’amenez rien. Et, en effet, il n’était pas nécessaire d’amener quoique ce soit, c’était la corne d’abondance. Josiane et Marc avaient du plaisir à faire plaisir aux leurs.

Marc était en fait un grand timide qui se protégeait par sa truculence. Mais il n’avait jamais oublié qu’il était un môme des milieux populaires.

Cette conscience de soi et de son milieu d’appartenance, il la partageait avec d’autres. Notamment ses camarades, nos camarades, Pierre Lambert, Alexandre Hébert, Claude Jenet et tant d’autres.

Que de chemins différents, mais une seule cause  : la classe ouvrière.

Ce sont les grands principes de la cause ouvrière, démocratique et laïque qui les amenèrent à converger ensemble  :

Il n’y a pas de démocratie possible, si le syndicalisme n’est pas libre ou s’il est dans les fers.

Il n’y a pas de démocratie possible si la liberté d’association n’existe pas.

Il n’y a pas de démocratie possible si la liberté absolue de conscience n’est pas garantie par la Séparation des Églises et de l’Etat.

Il n’y a pas de démocratie possible si la dignité des travailleurs n’est pas assurée, notamment par la défense de la Sécurité sociale.

Un peuple qui en opprime un autre ne peut être un peuple libre. C’est pourquoi, Marc et tous ses camarades se retrouvèrent dans le combat pour l’indépendance du peuple algérien et contre la sale guerre d’Algérie. Ils étaient profondément internationalistes.

Ces principes intangibles, Marc les a fait vivre dans la vie. Dans le syndicalisme, il y a un avant Marc Blondel. Il aura marqué durablement de son empreinte l’action présente de son organisation syndicale qui continue dans la voie tracée. Il n’est au pouvoir de personne d’effacer cela.

Marc est devenu Président de la Libre Pensée au congrès de 2007. Libre penseur, il l’était depuis toujours. Comme Obélix, il était tombé dans la marmite tout petit. Depuis, il a œuvré sans cesse pour le développement de notre association. Il lui a donné tout son temps, son talent, ses relations, sa culture, sa vie et aussi beaucoup de sa santé.

Nous ne remercierons jamais assez Marc de son dévouement à notre cause. Comme un afficionado, il se jetait dans la mêlée avec toute sa force et sa volonté. Il nous a ouvert toutes les portes. Quand nous allions dans les ministères, il y avait un rituel, souvent, il discutait avec l’huissier, la femme de ménage, le garde républicain et le ministre poireautait d’autant. Il aimait faire cela pour marquer symboliquement son appartenance ouvrière et qu’il venait d’un milieu modeste. Il n’a jamais eu admiration pour les ors de la République.

Il fut un des dizaines de milliers de jureurs le 18 juin 1960 à Vincennes pour exiger l’abrogation de la loi Debré. Il fut toujours fidèle à ce serment qu’il avait prêté à 22 ans. Ils ne sont pas légion aujourd’hui ceux qui y sont restés fidèles. C’est pourquoi, tout naturellement, il s’engagea dans la bataille de la Libre Pensée pour l’abrogation de cette loi funeste et antilaïque.

La grande cause qui l’anima ses dernières années fut le combat pour la réhabilitation collective des 650 Fusillés pour l’exemple de la guerre de 1914-1918. Cela le prenait aux tripes. Ses grands pères avaient connus la guerre, il vivait cela au fond de sa chair. Ce combat n’était pas désincarné, il le ressentait profondément.

Pour cette cause, il nous a ouvert toutes les portes à nouveau. Nous étions sur le point d’aboutir en novembre 2013. Mais les reniements, les fausses promesses, les mensonges ont différé cette réhabilitation qui n’est qu’œuvre de justice.

Nous gagnerons  : la République réhabilitera les 650 Fusillés pour l’exemple. Et que personne n’oublie que la République, c’est aussi nous. Par mémoire, par hommage pour Marc, nous irons jusqu’au bout de ce combat de justice.

Mesdames, messieurs,
Amis, Citoyens, Compagnons, Camarades,
Mes Sœurs et mes Frères

Le véritable tombeau de Marc sera toujours dans le cœur de celles et de ceux qui l’ont aimé et qui l’aimeront toujours.

Le véritable tombeau de Marc sera toujours dans la mémoire et la conscience de celles et de ceux qui se souviendront de lui.

Le véritable tombeau de Marc sera toujours dans l’action de ceux qui continueront sur le chemin qu’il a initié et qui continueront son combat.

Les philosophes grecs disaient « Tant que l’on parle de toi, tu n’es pas mort  ». Notre devoir est donc tout tracé.

Tes camarades seront toujours avec toi.

Salut et Fraternité, Marc.

Christian Eyschen

REMERCIEMENTS

Cher (e) s Camarades,

Par la pensée ou physiquement, vous avez tenu à rendre hommage au militant Marc Blondel.

Je tiens, ainsi que sa famille, par ces quelques lignes à vous en remercier et à vous encourager à poursuivre les combats qu’il n’aura pas eu le temps de mener à son terme, malgré sa volonté et son engagement qui l’ont animé jusqu’à son dernier souffle.

« Soyez rebelles  », voilà le dernier message qu’il vous délivre.

Josiane Blondel, surnommée avec tendresse « cacahuète  » par son compagnon.

Hommages à Marc Blondel reçus par la Libre Pensée

Des très nombreux messages en hommage à Marc ont été reçus par la Confédération Générale du Travail – Force Ouvrière. Il n’est pas de notre ressort de les mentionner. Une avalanche de messages de sympathie pour la famille de Marc a été envoyée par des responsables de la Libre Pensée, des Fédérations départementales, des libres penseurs.

Qu’ils en soient tous remerciés chaleureusement. Tous témoignent de la profonde affection et de l’admiration qu’ils portaient à notre Président. Tous reconnaissent l’apport important de l’action de Marc pour le rayonnement de la Libre Pensée. Nous aurons l’occasion d’en parler à notre congrès national. Il y a désormais un grand vide dans notre maison.

Voici les messages « extérieurs  » reçus à la Libre Pensée  :

Pierre Galand de Belgique Président du Centre d’Action Laïque (CAL) et de la Fédération Humaniste Européenne (FHE), Jean-Luc Romero Président de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), Charles Suzanne de Belgique, le Conseil syndical du 12 rue des Fossés saint-Jacques 75005 Paris, Hervé Bazire Secrétaire général de la Fédération de l’Education (FERC-CGT), de la Recherche et de la Culture CGT, Paul Nkunzimana pour la Libre Pensée du Burundi, Pascal Piraux pour le Cercle de la Libre Pensée de Belgique, Les Amis de la Commune de Paris 1871, Alain Barbier Secrétaire national de la FERC SUP CGT, La Ligue de l’Enseignement (LDE), Keith Porteous Wood Directeur Exécutif de la National Secular Society du Royaume-Uni (NSS) et porte-parole de l’Association Internationale de la Libre Pensée (AILP), Adrien Lévy fondateur avec Marc du Syndicat de la CGT-FO des Organismes sociaux divers et divers de la Région parisienne, Francisco Delgado d’Espagne responsable national d’Europa Laïca, Dominique Dattola réalisateur du film « Les 3 vies du Chevalier de la Barre  », Elbio Laxalte Terra responsable de la Libre Pensée en Uruguay (AULP) et porte-parole de l’AILP, Gérard Delfau Président d’EGALE, Maurice Montet responsable de l’Union Pacifiste de France, Jean-Bernard Bolvin du Service Européen d’Action Extérieure (Union européenne), Daniel Keller Grand Maître du Grand Orient de France, Sonja Eggericx Présidente de l’Union Internationale Humaniste et Laïque (IHEU), Jo Le Lamer Président de la Fédération Française de Crémation, Luigi Tosti juge en Italie, Louis-Marie Houdebine Président de l’Association Française pour l’Information scientifique (AFIS), Christian Fradet syndicaliste à Force Ouvrière, Patrick Kessel et Philippe Foussier pour le Comité-Laïcité-République, Jean-Marie Bonnemayre et Jean-François Chalot pour le Conseil National des Associations Familiales Laïque (CNAFAL), Antonio Vergara Lira Porte-Parole de l’AILP, Cristina Soler pour la Libre Pensée du Chili (AELP), Ricardo Alves pour Republica e Laicidade du Portugal, Laurent Loty, Guillermo Fuchslocher de la Libre Pensée d’Equateur, Henri Pena-Ruiz, Maria Mantello présidente de l’Association nationale de la Libre Pensée « Giordano Bruno  » d’Italie, Françoise Olivier-Utard pour l’Union rationaliste (UR), Daniel Morfouace, Florence Gauthier, Albert Riba Président de l’Union des Athées et des Libres Penseurs d’Espagne, Raphaël Vahé, Paul Markidès, Patrick Staat pour l’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC), Edouard Kutten, Président de la Libre Pensée Luxembourgeoise, Josh Kutchinsky, Bertrand Delanoé Maire de Paris, Georges Saas pour l’Association libanaise de philosophie du droit, Babu Gogineni Inde (IHEU), Jean-Michel Baylet et Pascal-Eric Lalmy pour le Parti Radical de Gauche (PRG), Fernando Lozada pour la Coalition pour un Etat laïque d’Argentine et porte-parole de l’AILP, Daniel Callewaert Président d’Honneur de la Fédération des Délégués départementaux de l’Education nationale, Gabriel Gaudy Secrétaire général de l’Union Régionale d’Ile-de-France de la CGT-Force Ouvrière, Philippe Guglielmi Président d’Honneur de Laïcité-Liberté, Jérémie Corbeau de Véritas, André Bach Général, Annie Lacroix-Riz pour le PRCF.

Si nous avons oublié des messages, veuillez-nous en excuser.


La fédération de l’Oise de la Libre Pensée a ressenti ce 17 mars une cruelle douleur en apprenant la disparition soudaine hier de Marc Blondel, présurent de la fédération nationale de la Libre Pensée

Pour notre fédération il était toujours présent dans les moments forts. Son expérience essentielle de combattant du syndicalisme indépendant avait fait connaître sa fermeté de conviction très largement dans le pays et inspiré le respect. Nous avions été particulièrement sensibles au fait qu’il avait mis toute cette force de caractère au service de son mandat de président de la fédération nationale.

Nous nous sentions soutenus par ses nombreux déplacements dans l’Oise et par ses messages d’encouragement. Nous l’avons vu très régulièrement dans nos colloques à Clermont. Comme par exemple quand il nous évoquait le passé militant de Maurice Dommanget, ou nous parlait de Diderot il y a quelques mois encore.

Nous avions, avec son aide, relancé l’hommage annuel à Ferdinand Buisson en organisant en 2011 un rassemblement sur la tombe de F Buisson à Thieuloy Saint Antoine.

Il était venu également participer à notre assemblée statutaire départementale en 2010. Et bien entendu tous nos camarades de l’Oise qui l’ont rencontré dans les congrès nationaux, dans les meetings parisiens ou dans les manifestations nationales de la Libre Pensée, d’Abbeville à Strasbourg ont toujours apprécié, outre sa fidélité intransigeante aux principes de la République laïque et sociale, son attention personnelle aux militants, son souci du développement des petites fédérations départementales dont la notre.

Nous entrons donc, bien trop tôt à notre goût, dans une nouvelle partie du chemin où son pas à côté des nôtres va nous manquer. Mais nous savons qu’il a consciemment choisi ce qui lui survivra et qui restera dans nos esprits : ses éditoriaux, ses coups de gueules, sa passion, sa force de conviction.

Nous allons ces prochains jours en complément des hommages nationaux auxquels nous allons nous joindre, consacrer le temps nécessaire dans le département pour illustrer sa mémoire et transmettre ses messages aux jeunes générations.

17 mars 2014

François Aurigny,

président de la LP60


Portfolio

au cimetière du Père Lachaise