Marc Blondel, à Vincennes, le 19 juin 2010, pour les 50 ans de la pétition laïque, et à Thieuloy St Antoine en mémoire de Ferdinand Buisson, le 12 juin 2011

lundi 17 mars 2014
par  lpOise
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Notre président, ami et frère Marc Blondel est décédé hier à Paris.
La Fédération de la Libre Pensée de l’Oise perd un camarade, présent, actif, attentif et efficace.

Elle adresse ses condoléances à tous ses proches dont elle partage avec émotion la très grande tristesse.

Elle salue l’ami fidèle et chaleureux, qui n’a ménagé ni ses forces ni sa santé pour le bien de tous.

Il était encore parmi nous le 2 novembre 2013, pour introduire les débats du colloque "Diderot, la liberté de penser", comme il l’avait été à de nombreuses reprises dans notre département, comme à Creil, pour l’ Assemblée Générale de 2010, et aussi à Clermont lors des colloques précédents, en 2013 (Rousseau), 2011 (La Commune de Paris), et 2008 (La Jacquerie) et aussi pour le rassemblement en mémoire de l’œuvre de Ferdinand Buisson à Thieuloy St Antoine le 12 juin 2011.

La LP60 sera présente aux hommages et cérémonies en l’honneur de Marc.
Fédération de la Libre Pensée de l’Oise.

Nous publierons toutes les photos et textes de Marc Blondel qui sont en notre possession sur ce site.

On peut déjà trouver sur différentes pages de ce site quelques uns de ceux-ci, dont celle qui relate la présence de Marc Blondel et son discours le 12 juin 2011 à Thieuloy-St-Antoine, en mémoire de Ferdinand Buisson.

Le premier des textes que nous publions est celui du discours qu’il a prononcé à Vincennes, le 19 juin 2009, en défense de l’école publique.

"Discours du Président de la Fédération Nationale de la Libre Pensée, Marc Blondel samedi 19 juin 2010 à Vincennes

Citoyens, citoyennes, camarades et amis,

A l’initiative du Premier Ministre de l’époque, Monsieur Michel DEBRE, le Parlement a été saisi, le mercredi 23 décembre 1959, d’une loi sous l’intitulé :
Rapports entre l’Etat et les Établissements d’enseignement privés.

Le Premier Ministre, dans son discours d’introduction aux débats, n’hésitait pas à utiliser une approche qui, sous prétexte de modernité, devait refuser que celui-ci ne fut enfermé dans des formules, je cite : « qui avaient leur raison d’être trois quart de siècle avant ».

Vous aurez ainsi compris le postulat : la laïcité est un concept dépassé.
Par la suite et pour justifier ses propositions, il se livrait à un constat critique exact au demeurant, sur les insuffisances de l’Etat et de préciser :

« L’Etat qui est responsable, disait-il, de l’insuffisance d’écoles, des lycées, des facultés, en face de l’essor démographique et de la scolarisation accrue, insuffisance de l’enseignement technique eu égard aux demandes et même aux exigences de l’activité agricole moderne, insuffisance de la recherche scientifique … » et de terminer par les observations politiques adressées à certaines attitudes du personnel enseignant, sous entendu la politisation des enseignants laïques.

Arguments et constat que nous connaissons bien puisqu’ils sont encore d’actualité.

Sévère constat qui laissait augurer, en toute logique, d’une amélioration des dispositions prisent, notamment budgétaires, par le Ministère chargé de l’enseignement public. Bien entendu il n’en fut rien !

Cette déclaration mérite d’être replacée dans son contexte. Nous sommes en 1959, la France est confrontée aux premiers balbutiements de la construction européenne, elle est en conflit colonial avec l’Algérie et les conflits mondiaux sont en progression constante.

Néanmoins, le gouvernement estime prioritaire de remettre en cause un équilibre précaire, mais existant, qui découlait de l’application des dispositions de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, sur la pratique réaffirmée d’un attachement à la laïcité, y compris dans le préambule, de la Constitution de gaullienne de 1958 et par le respect de la liberté de conscience.

A l’analyse on ne peut qu’enregistrer- le constat de la situation étant quasi contemporain – et que les raisons qui motivaient la proposition de loi avaient pour objectif de satisfaire les exigences des cléricaux, le Premier Ministre n’hésitant pas à parler de l’enseignement public comme d’un enseignement de combat.

Même le terme de laïcité, qui ne sera utilisé qu’une fois, le sera dans le sens du respect de l’engagement spirituel des familles et justifiera ainsi l’utilisation de l’enseignement libre pour l’enseignement privé.

Malgré le dépôt, infructueux, de deux exceptions d’irrecevabilité présenté par les socialistes et les communistes aux motifs de contradiction avec la Constitution, le débat a commencé.

Ainsi il alimentait la vieille rengaine qui conduira à dénoncer l’enseignement public comme partisan et à accorder à l’enseignement privé et religieux la notion d’école libre.

Supercherie politique !
Manipulation du verbe et de la pensée !

Le débat qui fit l’objet de deux séances, devait donner lieu à des affrontements verbaux particulièrement explicites, les députés cléricaux n’hésitant pas à justifier, voire à déborder, les propositions gouvernementales, affaiblies cependant par la démission du Ministre de l’enseignement au lendemain de la commission LAPIE, sur les bases suivantes :

L’enseignement privé regroupe plus de 1 million cinq cent milles enfants, le public plus de 7 millions, le droit à l’enseignement gratuit est constitutionnel.
L’ État doit donc financer la réalisation de cette liberté, étrange sophisme entre la liberté et le droit.

C’est un peu comme si le titulaire d’un permis de conduire, qui aurait donc le droit de l’exercer, réclamait qu’on lui paie un véhicule.

Argumentation supplémentaire : l’utilisation abusive de la notion d’égalité entre citoyens. Les familles aisées peuvent financer les études dans un établissement privé, mais les familles modestes en sont écartées, c’est donc une démarche sociale et égalitaire.

Et surtout, et un député n’hésitera pas à l’utiliser, une prise de position des enseignants adhérents à la CFTC pour marquer leur espérance en un financement qui leur permettrait de bénéficier d’appointements comparables à leurs homologues du secteur public.

L’argument d’égalité paraissant insuffisant, un député n’hésitera pas à solliciter le respect de la minorité nécessaire en démocratie, sous entendant ainsi un risque de totalitarisme.

Et en guise de conclusion pratique, l’école publique pourrait-elle absorber, en l’état actuel, les élèves du privé ?

Bien entendu les déclarations des partis cléricaux se sont accompagnées d’affirmations quasi théologiques, à partir de certains principes, comme le droit d’enseigner par qui en est digne et le droit d’être enseigné par qui le requiert.

Et affirmant que l’éveil de la foi ne peut être séparé de l’éveil de l’intelligence, allant même jusqu’à affirmer que la foi est le premier des droits sacrés et inaliénables reconnus par la République.

Et, pour finir :

La laïcité est un enseignement dogmatique basé sur le matérialisme.

Les partis républicains, en l’occurrence le Parti Socialiste et le Parti Communiste, ont, de manière précise et explicite, rappelé quelques données de circonstances et surtout de principes.

L’élément premier, d’opportunité, oserai-je dire, c’est de rappeler que l’enseignement public avait été exclu du plan de modernisation, ce qui avait des incidences budgétaires importantes et permettait ainsi au gouvernement de considérer l’enseignement privé comme un auxiliaire quasi indispensable de l’enseignement de l’État.

Le second, qu’il ne leur semblait pas opportun de relancer en ce moment, un débat qui avait, au lendemain de la guerre trouvé solution, et de rappeler qu’il aurait été possible à la majorité laïque de 1945/1946, d’instaurer le monopole républicain et que c’est par souci de la paix scolaire que celle-ci en était revenu aux dispositions de 1939, ce qui a conduit historiquement à quelques rappels :

La loi DEBRE est la troisième tentative de venir en aide à l’enseignement confessionnel et ce en bouleversant les règles traditionnelles édictées par les républicains que furent Jules FERRY, Paul BERT, BUISSON, Jean MACE.

  • La première fut initiée en 1940 sous Pétain, la République avait disparu, ce fut le premier effort des défenseurs de l’enseignement privé pour obtenir, sous le régime de Vichy, des subventions.
  • En 1945, la législation d’exception sera balayée.
  • En 1951, une majorité de circonstances a porté atteinte aux lois laïques en votant la loi MAIRE BARANGE.

Sur le plan des principes, de manière récurrente, les députés laïques se sont interrogés sur la contradiction entre le choix, par définition partisan, des parents qui inscrivaient leurs enfants à l’école privée et le respect de la liberté de conscience que sous entend le financement par l’État, ainsi que l’obligation de recevoir les enfants, sans distinction d’origine, d’opinions ou de croyances, par des enseignants payés par l’État.

Et de rappeler les déclarations de Pie XI « l’éducation appartient, d’une manière suréminente à l’Église, c’est donc un droit inaliénable de l’Église et en même temps un devoir dont elle ne peut se dispenser de veiller sur l’éducation de ses fils, les fidèles en quelque institution que ce soit, publique ou privée, non seulement pour ce qui regarde l’enseignement religieux qu’on y donne, mais aussi pour toutes autres matières ou organisation dans la mesure où elles ont rapport à la religions et à la morale »

Et de conclure, par opposition à une citation de Jean Jaurès :
« â€¦ C’est cette idée qu’il n’y a pas de vérité sacrée, c’est-à-dire interdite à la pleine investigation de l’homme, c’est cette idée que ce qu’il y a de plus grand dans le monde, c’est la liberté souveraine de l’esprit ; c’est cette idée qu’aucune puissance ou intérieure ou extérieure, aucun pouvoir ou aucun dogme, ne doit limiter le perpétuel effort et la perpétuelle recherche de la raison humaine ; cette idée que l’humanité dans l’univers est une grande commission d’enquête dont aucune intervention gouvernementale, aucune intrique céleste ou terrestre ne doit jamais restreindre ou faussé les opérations ; cette idée que toute vérité qui ne vient de pas nous est un mensonge ; que, jusque dans les adhésions que nous donnons, notre sens critique doit toujours resté en éveil et qu’une révolte secrète doit se mêlée à toutes nos affirmations et à toutes nos pensées ; que, si l’idée même que dieu prenait une forme palpable, si dieu lui-même se dressait, visible, sur les multitudes, le premier devoir de l’homme serait de refuser l’obéissance ou de le traiter comme l’égal avec qui l’on discute, mais non comme le maître que l’on subit ».

Ces narrations des débats démontrent l’importance et l’intérêt que les représentants du peuple ont marqué en cette année 1959 lors de propositions de la loi de Monsieur Michel DEBRE, alors Premier Ministre, après quelques amendements la loi fut adoptée à une très large majorité.

C’était l’ouverture à une interprétation particulière de la loi de 1905 qui allait provoquer une réaction populaire des citoyens.
L’adoption d’un tel texte considéré, fort justement, comme une disposition anti laïque, allait provoquer une réaction populaire à l’ initiative du Comité National Action Laïque, les organisations syndicales CGT – FO – UNEF, les partis politiques SFIO – PC – PSU – Parti Radical – UDSR – Union Progressiste Socialiste Indépendante et les associations : Ligue des Droits de l’Homme – Fédération Nationale des Combattants Républicains – le Droit Humain– la Grande Loge de France – le Grand Orient de France – l’Union Rationaliste – et le notre, la Fédération Nationale de la Libre Pensée, une campagne de pétition fut initiée qui a recueilli près de 11 millions de signatures.

Cette pétition rappelait que la laïcité était le principe fondamental de la République Française et qu’elle était indissociable de la démocratie.
Elle dénonçait donc la loi DEBRE d’aide à l’enseignement privé comme anti républicaine et un germe de division et d’intolérance dans notre pays.
Anti républicaine parce que le produit d’une doctrine spirituelle qui se veut supérieure au pouvoir civil.

Cette période de sensibilisation et de mobilisation a trouvé une expression collective le 19 juin 1960 ici même à Vincennes, il y a de cela 50 ans.
Les 24.000 délégués des pétitionnaires avaient participé au meeting du Parc des Exposition à la Porte de Versailles où fut présenté le résultat de la pétition par département et lu le serment de défense de laïcité en tous lieux et circonstances.

Citoyens, citoyennes, j’ai conscience d’avoir pratiqué un rappel de l’histoire, j’aurais pu en faire une simple dénonciation, mais jeune militant syndicaliste quelque peu engagé politiquement, j’ai participé à cette action il y a maintenant 50 ans, j’ai pensé qu’il n’était pas inutile de porter et de transmettre ce témoignage. J’ai même, vous me pardonnerez cette confidence, retrouvé, à cette occasion, la clique des mineurs d’Hénin-Liétard devant laquelle je défilais étant enfant.

Et, permettez-moi encore une réflexion plus personnelle, cette pétition, son succès, nous ont fait préjuger de notre influence, les cléricaux ont baissé la tête et laisser passer l’orage, la loi n’a pas été remise en cause et le CNAL, sur lequel nous comptions comme drapeau, s’est quelque peu délité.
Cette faiblesse est venue d’une délégation de fait aux seuls syndicats corporatifs d’enseignants.

Chacun en conviendra, la laïcité est chose plus large que le seul enseignement, même si celui-ci en est l’expression de base, c’est la raison pour laquelle il y a lieu de se féliciter du rapprochement et de l’intégration de syndicats d’enseignants dans les confédérations interprofessionnelles.

Ajoutons que l’action revendicative professionnelle n’a guère laissé de temps aux professionnels de l’enseignement.

Ah le temps des instituteurs, j’utilise le terme volontairement, dans les patronages laïques.
Au demeurant, nous allons maintenant accorder une vision plus contemporaine des choses.

Qu’est-il advenu du mandat et de l’engagement pris par les élus des partis politiques devant la population ?

La loi DEBRE n’a-t-elle pas ouvert la porte à un développement de l’enseignement privé, à l’initiative des religions et pas exclusivement l’Église catholique et romaine.

En 1950, la Préfecture de Paris ayant refusé qu’un cortège défile dans Paris, nous avons, l’après-midi, tenu meeting à Vincennes où s’étaient rassemblées plus de 300.000 personnes.

Dans son intervention, Denis FORESTIER, secrétaire général du SNI, au titre du CNAL déclarait faire du 19 juin 1960 la date d’entrée des laïques dans la résistance active, résistance à l’application de la loi, résistance contre l’extension des crédits à l’aide à l’université.

Et considérant que, compte tenu de son importance, le nombre total de signatures dépassant la majorité absolue, cette pétition valait référendum, il adressait les consignes suivantes aux élus venus nombreux : refus de participer au comité de conciliation prévu par la loi, refus – et écoutez bien – pour les élus de voter ou de mandater des crédits pour les écoles privées.
Ne vit-on pas, actuellement, une situation comparable avec la restriction des crédits pour l’enseignement public et, corrélativement, la prise en charge de plus en plus explicite de l’enseignement privé.

L’enseignement lui-même ne risque-t-il pas, au nom de laïcité ouverte, d’intégrer l’histoire des religions comme réflexion philosophique.
Ne peut-on considérer que la politique actuelle du gouvernement et des Ministères de l’Éducation conduit à une mise en concurrence de l’enseignement.

Quelles en sont les causes :
Bien sur la pression permanente des Églises, mais aussi l’amnésie, la démagogie électorale, ou tout simplement l’ignorance de ce qu’est la laïcité. Nous ne pouvons ignorer que ceux qui avaient participé à la manifestation du 19 juin 1960 s’étaient engagés, je rappelle le serment :

« Nous sommes 10 813 697 faisant le serment solennel : de manifester en toutes circonstances et en tous lieux leur irréductible opposition à cette loi contraire à l’évolution historique de la Nation :  de lutter sans trêve et sans défaillance jusqu’à son abrogation,  et d’obtenir que l’effort scolaire de la République soit uniquement réservé à l’Ecole de la Nation, espoir de notre jeunesse »

En 1992, le Ministre Jack LANG signait, avec le Révérend CLOUPET, un accord instaurant la parité public-privé pour les personnels au nom : « du droit et de la reconnaissance de la contribution de l’enseignement privé au système éducatif » qui sera consolidé par la CENSI qui conduit à payer en lieu et place de l’enseignement catholique les salaires de ses employés et introduire ainsi dans la Fonction Publique un sous statut dérogatoire.

Et pour satisfaire une fois encore le besoin de finance de l’enseignement catholique, le gouvernement vient d’ajouter la loi CARLE qui oblige les municipalités à financer les écoles privées d’autres communes fréquentées par des enfants de ces municipalités.

J’insiste sur ce point, c’est la loi DEBRE qui a ouvert la porte à ce genre de chose, d’une certaine façon la loi DEBRE était le prémisse d’un processus concordataire, contraire à la loi de 1905.

Le risque reste permanent.

On peut légitimement considérer que les réformes successives FOUCHET, HABY voire CHATEL pour les lycées et PECRESSE pour l’université ont été élaborées par les mêmes incitations, de la maternelle à l’université, qui partent du principe que l’école privée participe au service public :

  •  l’autonomie des établissements,
  •  l’ingérence des intérêts particuliers, associatifs, économiques,
  •  le détricotage du statut de fonctionnaires d’état des personnels de toutes les catégories,
  •  l’asservissement des enseignants aux groupes de pression les plus divers,
  •  la diminution des heures d’enseignement et la suppression de milliers de postes, aujourd’hui au nom de la « révision générale des politiques publiques » que l’on doit comparer avec les sept milliards attribués à l’école privée à 90% confessionnelle.

Il est évident que l’autonomie des établissements s’inscrit parfaitement dans la réforme territoriale de l’État qui est une agression à l’unité et l’indivisibilité de la République et de son rôle.

C’est là une orientation recommandée par l’Union Européenne, une volonté de dissolution de la notion de l’État.

C’est dans cette voie que l’accord dit KOUCHNER/VATICAN relatif à la reconnaissance de la valeur des diplômes délivrés dans les établissements d’enseignement supérieur catholique, sous prétexte d’équivalence avec les pays européens, confirme la pénétration des Eglises, non seulement dans les établissements d’enseignement mais dans l’enseignement lui-même.

Et c’est là le véritable problème, initié par le rôle accordé par la loi DEBRE, la reconnaissance de l’enseignement religieux comme concurrentiel à l’enseignement de l’Etat, c’est la pénétration de l’obscurantisme dans ce qui devrait être la recherche de la liberté.

Non l’école ne doit pas simplement apprendre à écrire, compter et lire, mais elle doit ouvrir à la connaissance la plus large, à la compréhension et éclairer l’engagement des enfants futurs citoyens.

L’école doit être en mesure de former des jeunes qui détermineront, du fait de leurs connaissances, la société dans laquelle ils veulent vivre, c’est l’inverse du conservatisme, c’est l’ouverture vers le progrès.

Ne nous y trompons pas, lorsque le Président SARKOZY s’adresse aux religions et qu’il sanctifie le rôle de celles-ci dans l’histoire et la civilisation françaises, lorsqu’il ose déclarer que l’instituteur ne serait jamais capable d’apporter la dimension spirituelle du curé, du pasteur voire de l’imam ou du rabbin, chacun cite le discours de Latran mais celui-ci ne faisait que reprendre ce qu’il avait explicitement indiqué dans son livre, et je cite :
« On ne peut pas éduquer les jeunes en s’appuyant exclusivement sur des valeurs temporelles, matérielles voire même républicaines ».

Mais surtout le complément politique de la dite affirmation :
« La religion est un élément civilisateur, l’esprit religieux et la pratique religieuse peuvent contribuer à apaiser et à réguler une société de liberté ».
Il faut oser, la liberté par la soumission !
Il refuse le progrès, considère que notre société est à son apogée, que la Bible voire la Thora, le Coran, sont l’alpha et l’oméga de la connaissance voire de la loi.

C’est du conservatisme réactionnaire et, j’ose le dire, il y a un relent pétainiste en la matière.

Certes la France n’est pas dans la situation de 1940, la pression n’est pas militaire, l’envahissement est autre, il est économique, le capitalisme et la loi du marché ont besoin de soumission, à commencer par celle du peuple.

Mais devant la pensée on peut utiliser les tanks, alors l’adaptation politique se fera par un compromis avec les religions, toutes les religions.

Et pour officialiser les choses, il nous conduira au communautarisme de fait.

Ainsi, au nom de la laïcité, par référence à la tolérance, on installe l’expression et l’identification des individus à travers les religions.
C’est exactement l’inverse du rôle de l’enseignement public laïque et, je le rappelle, obligatoire, qui devrait éveiller les enfants à la liberté.

Dans ce combat prioritaire pour la Fédération Nationale de la Libre Pensée, nous avons voulu, aujourd’hui, non pas seulement commémorer un engagement laïque de 1960 dont nous sommes fiers, mais sensibiliser les citoyens, tous les citoyens, aux valeurs républicaines, à l’école libre, la vraie, celle de la République, afin que les générations qui viennent aient le droit de choisir leur avenir, développer la liberté de pensée, l’envie de connaître, et le cas échéant le savoir qui permet de construire la contestation.

Battons-nous, ayons le courage de nos anciens et faisons de nos enfants, qui que nous soyons, quelle que soit notre origine, nos opinions, voire nos engagements spirituels, les enfants de la liberté. Vive la Libre Pensée, A bas la calotte, Et vive la sociale.

 



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