sainte Geneviève au sein de la gendarmerie nationale : application de la loi, rien que la loi républicaine !

mardi 26 novembre 2013
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Ayant constaté de nombreux manquements à la laïcité de compagnies de gendarmerie, d’élus et d’autorités préfectorales lors de célébration de la Sainte Geneviève, le 15 mars dernier, Marc Blondel président de la Fédération nationale de la Libre Pensée a écrit au Ministre de l’intérieur afin que des instructions soient données « aux autorités concernées tendant à leur rappeler les obligations de neutralité
de la gendarmerie nationale, sans préjudice naturellement du droit de chacun des militaires appartenant à ce corps de pratiquer le culte de son choix… ».

Cette demande s’appuyait essentiellement sur l’article L 4121-2 du code de défense auquel sont soumis les militaires de la Gendarmerie nationale : « Les opinions ou croyances, notamment philosophiques,
religieuses ou politiques, sont libres. Elles ne peuvent cependant être exprimées qu’en dehors du service et avec la réserve exigée par l’état
militaire. Cette règle s’applique à tous les moyens d’expression. Elle ne fait pas obstacle au libre exercice des cultes dans les enceintes militaires et à bord des bâtiments de la flotte. »

Cette lettre a eu du succès ; sur le site internet : http://gendarmes-en-colere.forum2discussion.net/t28039-good-bye-ste-genevieve
6370 internautes en ont pris connaissance. Des commentaires utiles ont été apportés. Nous en avons retenu quelques-uns (Sans que les références des auteurs apparaissent) qui nous apportent des éclairages intéressants.

Les voici :

A lire certaines réactions, nous voilà repartis pour un tour de la bonne vieille polémique dite « du doigt et
de la Lune »â€¦ On a beau penser ce que l’on veut du messager et de ses engagements, force est de constater qu’il met « le doigt » sur un de ces problèmes récurrents auquel l’appel aux mânes sacrées de la Tradition – avec un grand « T » – sert encore de paravent commode, mais de plus en plus troué… Ce n’est pas tant le fait que l’aumônerie aux armées (pour sa composante catholique en l’occurrence )
organise des cérémonies cultuelles qui pose question, mais bien le fait que des militaires soient ouvertement (cas de figure heureusement en régression) ou plus subtilement (hypocrisie qui ne dupe personne) obligés de prendre part contre leur gré à des cérémonies religieuses « de service »â€¦ Voilà des chefs militaires qui mettent en avant les mots de « cohésion » pour justifier ces pratiques… Notons surtout qu’ils soulignent ainsi « en creux », l’ostracisme auquel s’exposent tous ceux qui refuseront de se plier à cette pratique d’une « religion de service », avec des conséquences « subtiles » sur leurs notations et possibilités de progression dans l’institution… On arguera que la troupe est peu touchée, mais quid du poids de ce « conformisme » sur les cadres sous officiers et officiers quand certains hauts-gradés n’hésitent pas – tel ce chef de corps par suppléance d’un
régiment de l’armée de terre du « centre-est de la France » qui en mars dernier soulignait dans un mail interne aux cadres toute l’attention qu’il apportait au volume des effectifs rassemblés pour la messe organisée pour la fête de l’Arme – à mettre en garde (toujours à demi-mot cela s’entend) les éventuels « récalcitrants »â€¦De là, se dire qu’un zèle ostensible en la matière est susceptible de favoriser la position de certains n’est plus une simple « vue de l’esprit », mais un soupçon – toxique pour la véritable cohésion– que viennent étayer de multiples faisceaux d’indices…

Si la France a gagné dans la laïcité une forme de paix civile que bien des régions du monde peuvent lui envier à juste titre, rappelons qu’en contrepartie les institutions religieuses y ont gagné – en plus de leur indépendance des pouvoirs politiques et administratifs – l’occasion de se concentrer sur les questions de foi sans se compromettre avec les contingences « des affaires de César »â€¦Alors, les cultes ont-ils vraiment intérêt à laisser germer dans l’opinion les graines d’un rejet de leur présence là où elle est encore bien tolérée ?

Après lecture des commentaires, je remarque que les soi-disant détracteurs n’ont qu’insultes et accusations lancées en l’air à « offrir » aux lecteurs. Pas un seul argument relevant d’une discussion pouvant éclairer la libre pensée pour permettre un dialogue contradictoire. C’est dommage mais l’anonymat « autorise » ces attitudes primaires car instinctives. J’ai apprécié les écrits de la femme du gendarme qui transcrit ce qu’elle a ressenti et celui qui nous fait part de la nécessité ou non des aumôneries militaires. Je suis d’accord avec lui, elles ne devraient pas exister mais, les « dirigeants » de l’armée et du pays en ont besoin pour faire absoudre le soldat du non respect d’un des commandements religieux : « tu ne tueras point » et, au pire, quand c’est lui qui est tué de pouvoir confier son âme à dieu, ça soulage la conscience de la « fille aînée de l’église ». J’aimerai bien qu’on poursuive ce débat car d’autres peuvent m’apporter un éclairage auquel je n’ai pas pensé. Vous aurez compris que je suis en accord avec le président national de la « libre pensée ».Au plaisir de lire vos soutiens ou contradictions argumentées.

Personnellement, je suis d’accord avec lui. Je ne suis pas catholique et allergique à toute forme de religion ou d’adoration d’une icône quelconque (sauf Clara Morgane). Cette année, notre compagnie a obligé tous les personnels à célébrer cette commémoration (exception faite d’un planton et deux PAM dont je faisais partie), je ne trouve pas ça normal. Je revendique le droit à mon athéisme et ma présence dans une église est de toute façon une insulte pour les croyants.

Bonjour, si mes souvenirs sont exacts, il existe une circulaire de 1989 (au Mémorial), qui stipule "que toute participation à un office ou une fête religieuse par un militaire de la Gendarmerie, doit être un acte librement consenti et qui ne saurait en aucun cas être imposé par le commandement". Si ce texte est toujours d’actualité (je ne vois pas pourquoi il ne le serait plus), ton commandant de compagnie a outrepassé ses droits. Renseigne-toi, et en tant que PPM, tu pourras lui faire valoir.

Je n’ai pas souvenir d’avoir entendu un gendarme dire – super demain c’est la Ste Geneviève et j’ai la foi donc j’y participe. Par contre j’ai souvent entendu – super je vais m’en mettre plein la bouche (pour rester poli). Vous vous moquez de qui ici. Blondel ou pas blondel, nous n’avons pas besoin de ses bonnes ou mauvaises éloges pour débattre. Vous êtes mesquins lorsqu’il est nécessaire de toucher à votre culture… (Que vous ne respectez même pas). Combien d’entre vous entre encore dans une église parce votre religion vous l’autorise ? On oublie de dire qu’ici on parle d’une journée qui fait ch… majoritairement off. et s/off. Ce qui est une obligation n’est pas une libre pensée…

Cette question se doit d’être traitée, avec un peu plus de hauteur de vue, que des insanités, contre tels ou tels. Notre pays est à la fois de tradition catholique, mais il est également le promoteur de la laïcité. Cette « vertu » bien appliquée évite les guerres de religion. On peut croire ou pas, pratiquer ou non, sous réserve que cela reste personnel, et n’embête personne dans la cité. Un des ennuis avec la position de nos gendarmes (que par ailleurs je défends toujours) c’est qu’hélas, certains à la base, se sentent obligés de suivre la masse, car se singulariser, peut être source d’ennuis, donc ils sont obligés d’admettre « d’amicales pressions ». Ceci dit, si nos braves gendarmes, évitaient dans ce cas « l’ostentation », un peu de discrétion arrangerait déjà pas mal les affaires, et calmerait certains. Tout n’est que mesure et éviter l’excessif. Pour rassurer Pandoreh, très excité, je lui précise que je suis Franc Mac et Radsoc… qu’il me pardonne ces horribles déviations et prie pour moi, merci d’avance.

Ce qui m’étonne, c’est que presque tous, vous vous élevez contre monsieur Blondel, alors qu’il ne fait que révéler ce que j’ai toujours et partout entendu dire pendant toute la carrière de mon mari. Pendant plus de 35 ans, j’ai entendu des gendarmes, des gradés râler parce qu’on les obligeait en service à participer à la Sainte Geneviève, soit à l’office religieux, soit aux festivités, soit en prenant le planton et les autres services pour permettre aux autres d’aller à ces festivités. Les gendarmes n’ont le droit de ne rien dire, le droit de réserve, monsieur Blondel a le droit de parler et de l’écrire, il le fait, mais personne n’a l’air content qu’il le fasse. Allez comprendre… Comme nous le soutenons, l’effectivité de la liberté de conscience des militaires n’est pas totale et la réserve exigée par l’état militaire est ignoré par la hiérarchie de la Gendarmerie nationale, ainsi que par de trop nombreux élus et les pouvoirs publics. Au début du 3eme millénaire, en République, un « bref » du Pape Jean XXIII de 1962 supplante donc la loi républicaine. A découvrir : Sainte Geneviève : quand, pourquoi et comment ?

Quand et pourquoi ?
Lors des « Journées d’études de l’Aumônerie militaire » qui se tenaient en février 1961 à Paris, il y eut, comme souvent, des réunions pour étudier des questions particulières. Il y eut donc, cette année-là, une réunion destinée à mieux comprendre les sous-officiers. Le nouvel aumônier des Gendarmes avait naturellement choisi cette réunion. La question des fêtes des patrons d’armes fut abordée. Quelle place avaient-elles pour annoncer l’Evangile ?

L’aumônier des gendarmes demanda à ses confrères s’ils connaissaient un patron ou une patronne pour la Gendarmerie. L’aumônier en chef des F.F.A. intervint pour dire qu’il avait étudié cette question avec des Gendarmes des Forces Françaises en Allemagne. Ceux-ci avaient trouvé que Ste Geneviève, par sa vie de dévouement au service de ses compatriotes, pouvait constituer un modèle pour eux. De plus, cette sainte était bien Française et sa vie n’était pas de l’ordre de la légende.

Comment ?

L’aumônier des Gendarmes en parla avec les aumôniers qui travaillaient alors avec lui et après un sondage auprès des gendarmes, il fut décidé qu’on la présenterait et qu’on la fêterait.
En Gendarmerie, on aime ce qui est bien officialisé : aussi, il fut décidé que l’aumônier national demanderait à Rome un acte officiel pour ce patronage. Ce qui fut fait par l’intermédiaire de l’évêque des Armées, alors le Cardinal Feltin, et son Vicaire aux Armées, Mgr. Badré.
Le 18 mai 1962, le Pape Jean XXIII déclarait « Sainte Geneviève Patronne céleste principale auprès de Dieu des Gendarmes Français, gardiens de l’ordre public ».
L’acte officiel, ou « bref », débute ainsi : « Selon une ancienne et louable coutume, nombre d’armées chrétiennes se confient à la protection des saints du Ciel, afin d’être défendues par leur secours dans l’adversité, d’être à l’abri des périls menaçants et de remporter la victoire … »
Et le Pape définit ainsi les Gendarmes : « â€¦ il leur revient de défendre la loi de leur pays, de veiller au bien de la société humaine, de réprimer l’audace des malfaiteurs. »
Les événements contemporains, comme ceux du passé illustrent cette définition donnée par le Pape Jean XXIII. Il importe de méditer ces trois points : défendre la loi, veiller au bien de la société et réprimer l’audace des malfaiteurs ». Au calendrier de l’Eglise, la fête de sainte Geneviève figure au 3 janvier qui correspond à la date de sa mort, c’est-à-dire de sa naissance au ciel. Cependant, cette date n’étant pas favorable au rassemblement des gendarmes requis par cette célébration, elle est célébrée par la gendarmerie au 26 novembre, qui
correspond à la fête de Sainte Geneviève des Ardents, institué par le pape Innocent II pour le diocèse de Paris en l’honneur des miracles de guérison de la peste opérés à l’invocation de la suite en cette ville en l’an 1130. La gendarmerie étant une unité dont les origines sont liées à l’histoire de la ville de Paris, cette date paraît particulièrement bien convenir.

Il est plus que temps que la loi républicaine concernant les militaires soit appliquée !

Jean Jayer

19 novembre 2013


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