Evreux, carrés confessionnels musulmans

Carrés confessionnels  : la Libre Pensée a été reçue par Monsieur le Maire d’Evreux le 7 novembre 2013
lundi 25 novembre 2013
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Nous avons indiqué à Monsieur le Maire que nous n’avions pas d’acrimonie à son égard mais que nous défendions un autre point de vue que le sien et celui du Conseil municipal, concernant les décisions entourant la construction d’une mosquée et l’extension de carrés musulmans dans les cimetières. D’emblée, nous lui avons indiqué que nous craignions le développement du communautarisme.

Concernant le projet de construction de la mosquée d’Evreux,

la Libre Pensée a tenu à rappeler qu’elle était particulièrement attachée à la liberté de conscience qui comprend le libre exercice des cultes. Aussi, elle ne s’est jamais opposée à ce que des fidèles s’organisent pour construire leur lieu de culte. Mais elle estime qu’aucune association ou groupement représentant une religion ne peut être reconnue d’une façon ou d’une autre par une collectivité publique. Sinon ce serait, par l’instauration du communautarisme, un concordat municipal. Ces deux éléments sont contraires aux principes de la loi de 1905 et, en particulier, à son article 2 qui stipule : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte »

Nous avons abordé ensuite le dossier des carrés confessionnels dans les cimetières.

Nous avons dit que les encouragements* de Monsieur le Maire d’Evreux à ses collègues du GEA (grand Evreux agglomération) à créer des carrés musulmans dans le cimetière de leur commune, concouraient, là aussi, à accentuer le communautarisme.

Si, Monsieur le Maire pensait pouvoir s’appuyer sur la circulaire du ministère de l’Intérieur du 19 février 2008, signée de Madame Alliot-Marie, pour inciter les maires alentour à créer de carrés confessionnels, il ne pouvait en même temps dire que la loi de 1905 est une pierre angulaire incontournable et inaliénable de la laïcité sans se contredire.

En effet, la reconnaissance par voie de circulaire de carrés confessionnels ne saurait être regardée ni comme une loi, ni comme un simple aménagement technique.

D’autant que l’histoire des carrés confessionnels ne pouvait être ignorée pour bien mesurer les conséquences de ces derniers.

Le décret du 23 prairial an XII (11 juin 1804) avait institué le monopole des inhumations dans les cimetières municipaux, sous réserve des droits de propriété reconnus aux consistoires israélites et aux conseils presbytéraux protestants sur les cimetières privés qu’ils avaient aménagés avant l’entrée en vigueur de ce texte.

Dans l’esprit du Concordat de 1801, celui-ci avait néanmoins autorisé la création de divisions confessionnelles dans les nécropoles communales .
Très rapidement, la gestion par carrés confessionnels des cimetières municipaux s’était avérée désastreuse. En raison du poids qu’elle représentait, l’Eglise catholique avait, notamment, empiété sur les parcelles réservées aux autres confessions ou aux personnes sans religion. En bien des endroits, elle était même parvenue à imposer l’abandon de ces parcelles.

Pour mettre fin à ces situations inacceptables, les gouvernements successifs de la Troisième République ont mis en place un cadre juridique assurant la paix civile dans le domaine de la mort. La loi du 14 novembre 1881 a interdit les divisions confessionnelles que la circulaire dépourvue de base légale du 14 février 1991 a entendu réintroduire subrepticement pour les musulmans.

Celle du 15 novembre 1887 a garanti les dernières volontés des défunts en disposant que « tout majeur ou mineur émancipé, en état de tester, peut régler les conditions de ces funérailles, notamment en ce qui concerne le caractère civil ou religieux à leur donner et le mode de sépulture

Enfin, l’article 28 de la loi du 9 décembre 1905 a interdit l’installation de tous signes religieux sur les portails ou dans l’enceinte des cimetières, à l’exception de ceux qui y existaient avant son entrée en vigueur.

Aussi, vouloir singulariser des individus en leur réservant un carré confessionnel dans les cimetières, c’est participer à les communautariser, les communautariser c’est, en particulier, les fragiliser dans la République.

La Libre Pensée considère donc que le cadre juridique suffit pour assurer la liberté de conscience, autoriser les funérailles et l’édification de monuments funéraires conformes aux convictions et aux rites de chacun et, ainsi, préserver la paix civile.

Ainsi donc, pousser à la création de carrés confessionnels est non seulement inutile pour répondre à l’attente de tous les futurs défunts puisque des solutions légales existent, mais est aussi un facteur dangereux de division.

La Libre Pensée a profité de cette audience pour renouveler sa demande de mise à disposition des administrés d’une salle municipale pour y tenir des obsèques civiles.

*A noter que les maires de Guichainville et de Saint-Sébastien-de-Morsent viennent de déclarer à la presse (Paris Normandie 31:10:13) qu’ils n’avaient pas encore reçu de demandes d’inhumation au rite musulman.

En résumé, Monsieur le Maire nous a dit qu’il faisait le pari de « l’intégration républicaine des musulmans ».

Nous lui avons dit que son objectif était respectable, mais que nous n’étions pas d’accord avec sa façon d’agir.

Concernant notre demande de mettre à disposition des administrés une salle municipale pour y tenir des obsèques civiles, il nous a assurés de son accord de principe.

A suivre…

Délégation : Michel Joly président et Jean Jayer secrétaire


journal de France 3 haute normandie

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