Puisque le Président de la République n’a pas répondu aux attentes de tous (plus de 75% de français l’exigent) en prononçant les paroles attendues, la Libre Pensée de l’Oise et ses partenaires (ARAC, ALAMPAC, LDH...) se sont encore une fois réunis en trois lieux ce 11 novembre 2013 dans l’Oise pour demander la réhabilitation des fusillés pour l’exemple de 14-18, horreur dans l’horreur d’une guerre qui a fauché des millions de jeunes hommes venus de toute la planète pour mourir dans la terre des champs de Picardie. Terre marquée à jamais des tracés de ses tranchées comme le montrent les travaux de l’INRAP.

Le travail n’est pas achevé : il ne fait que commencer

La commémoration de la fin de la guerre de 14-18 a été cette année une journée de travail pour :

1. réaffirmer à Creil et à Thiescourt la volonté des élus, citoyens et associations d’entendre le président de la République française prononcer, au nom de la nation, les mots "réhabilitation des fusillés pour l’exemple"
2. saluer la volonté de lier cette journée à un travail d’exposition et de conférence sur le devoir de mémoire à l’invitation de la municipalité de St Maximin
3. préparer avec les municipalités et les citoyens rencontrés le travail de commémoration que la LP 60 entend travailler "guerre et paix"

Fraternisation des humains en plein conflit

Les camarades qui ont participé l’après-midi et en soirée aux manifestations organisées par la municipalité de Thiescourt tiennent à en saluer la qualité. Et ne sont pas prêts de les oublier.

Après avoir vu les élus et les militaires déposer des fleurs dans le cimetière franco-allemand (c’est le même), sur les monuments français et allemands répartis de part et d’autre du puits symbolique de la fraternité pour saluer les fraternisations entre "jeunes allemands et français qui voulaient vivre, comme leurs parents" qui ont eu lieu sur cette ligne de front, ils ont pu voir comment la municipalité honore les tombes d’un prisonnier russe, tué durant la seconde guerre, et celle d’un soldat de la première guerre mondiale, Maurice Babé, dont le squelette a été retrouvé et identifié récemment, lors des fouilles que déclenche le tracé du canal nord. Il a été enterré dignement à Thiescourt.

Les chercheurs de l’INRAP restaurent la dignité des soldats en disant leurs trouvailles

La terre est plombée pour huit siècles
L’exposé précis et émouvant d’un archéologue de l’INRAP sur les découvertes réalisées par son équipe a suivi. La terre garde la trace des violences faites aux hommes. On savait déjà que, dans l’Aisne, la pollution de la nappe phréatique correspondait à la ligne de front, mais les munitions encore enfouies dans le sol, (135 tonnes extraites par an) y resteront encore huit siècles, au rythme où on les retrouve actuellement. Les chercheurs traduisent les restes, relèvent les indices, et disent la vérité de la guerre.

Laisser parler un archéologue vaut mieux qu’un long discours pour convaincre de l’horreur de la guerre.

Cette parole doit circuler. Nous y veillerons.

Une équipe de cinéastes, qui accompagnait l’artiste Béatrice Turquand d’Auzay a suivi cette journée. On peut aussi voir ses travaux dans cette vidéo :
http://www.turquand-dauzay.fr/

La Libre Pensée de la Somme a marqué le combat pour la réhabilitation des fusillés pour l’exemple par une manifestation remarquable en mairie de Villers Bocage en présence de nombreuses associations et d’élus. Voir sur la vidéo sur le blog de Patrick Kaczmarek.