Diderot, la liberté de penser

de Jacques Bonhomme à Jacques le fataliste, le 5ème colloque de la LP60 a été un succès
lundi 4 novembre 2013
par  lpOise
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150 personnes en colloque à Clermont les 2 et 3 novembre

Diderot, la liberté de penser

Un colloque réussi

Inauguré par Marc Blondel qui a rappelé, dès les premières minutes, l’importance du rôle des associations telles que la nôtre dans la lutte contre l’ignorance institutionnalisée, le colloque de la LP60 a été une réussite de l’avis de tous, participants et organisateurs.

La Libre Pensée a réussi le pari de réunir plus de 150 personnes pour son 5ème colloque d’automne à l’Hôtel de ville de Clermont ce week end. Le Président de la Société Diderot, Pierre Chartier, professeur émérite de l’Université, et Lauréat de l’Académie française, en a présidé les débats qui se sont déroulés devant un public varié et intéressé, après les conférences de professeurs, de chercheurs tels que Laurent Loty, Marie Guermont, Jean-Pierre Thullier, Jean-Louis Fischer, Dominique Goussot et Marc Blondel.

Les pauses musicales du duo de flûtes traversières de Géraldine Grebert et Elisabeth Dutrieux et des lectures de textes par le comédien Christian Peythieu, ont charmé le public.

Venus de Clermont et sa région, mais aussi, pour une trentaine d’entre eux, de Paris, et des départements limitrophes, de Bretagne, de Normandie et de plus loin encore, les participants sont repartis enchantés par la qualité des conférences et des débats et ils ont exprimé le souhait de revenir pour la prochaine édition.

Ils étaient encore une soixantaine à partager un joyeux banquet républicain dimanche midi, dans la salle Cassini, en présence d’André Vantomme, vice-président du Conseil Général. Les amis libres penseurs bretons et girondins se sont joints aux chanteurs locaux pour reprendre les chansons des traditionnels banquets républicains...

Une œuvre à redécouvrir

Cette année, l’esprit de Diderot a soufflé sur l’Hôtel de Ville. Les intervenants ont fait partager à un public éclectique, allant du lycéen avide de prise de notes au retraité curieux, leur conviction que la pensée de Diderot est pertinente, jeune et d’actualité. Philosophe, auteur dramatique, critique d’art, rédacteur de l’Encyclopédie, esprit scientifique, matérialiste, politique, cet homme du XVIIIème siècle dont on fête cette année le tricentenaire de la naissance, mérite qu’on redécouvre et enseigne mieux sa pensée et ses écrits.

« Dans sa vie personnelle et dans sa vie « militante », Diderot a été amené à adopter diverses attitudes, de raidissement et de résistance, de prudence ; sa biographie, au quotidien en témoigne » explique Pierre Chartier, mais il ajoute que l’écrivain s’est expliqué dans son Å“uvre, Å“uvre que les participants se sont tous juré de relire, à la lumière de la présentation qu’ils en ont eue. On en a pour preuve que la librairie du colloque a été vidée de tous les ouvrages de référence proposés. Pour illustrer ce propos, il suffit de relire cet article de l’Encyclopédie tiré d’un livre récent de citations choisies :

« JOURNALIER, s. m. (Gram.) Ouvrier qui travaille de ses mains, & qu’on paye au jour la journée. Cette espèce d’hommes forme la plus grande partie d’une nation ; c’est son sort qu’un bon gouvernement doit avoir principalement en vue. Si le journalier est misérable, la nation est misérable. »

Encyclopédie, article « Journalier » (extrait d’Esprit de Diderot, Hermann, 2013)

Un événement : la projection en avant-première du film sur le Chevalier de La Barre

La projection du film documentaire « les 3 vies du Chevalier », récemment primé aux journées de l’Histoire de Blois (prix de l’initiative laïque), a été un temps fort dans le déroulement du colloque, samedi soir. La salle Paul Lebrun du cinéma du Clermontois était comble, et la séance a eu lieu à guichet fermé pour cette exceptionnelle projection en avant première privée. Le public a ensuite débattu pendant deux heures avec le réalisateur de l’actualité de l’enseignement des origines de la laïcité, du droit au blasphème et de la liberté d’expression. La présentation de ce film au grand public et à la jeunesse de ce pays sont en chantier.

La Libre Pensée, association laïque, démocratique et sociale

L’ouverture du colloque avait été marquée par l’introduction de Marc Blondel, président de la Libre Pensée, qui avait rappelé l’importance des associations culturelles, philosophiques et sociales dans la diffusion des connaissances pour la formation intellectuelle des citoyens. C’est dans cette optique que la Libre Pensée de l’Oise propose depuis une dizaine d’années des conférences et des colloques qui attirent de plus en plus de participants. Elle renoue ainsi avec la déclaration de principes de la lettre n°1 de la Libre Pensée du 21 octobre 1866 que l’on trouve reproduite sur le site de la LP60.

Parce qu’elle est une association populaire de recherche philosophique et d’action sociale, la Libre Pensée de l’Oise sera, comme chaque année, à Creil, à 10 heures le 11 novembre, devant la monument de la Paix de Creil, pour demander la réhabilitation de tous les fusillés pour l’exemple de 14-18.

De Jacques Bonhomme à Jacques le fataliste

Voici pourquoi ce colloque a aussi pour sous titre : « de Jacques Bonhomme à Jacques la fataliste » :

  • lors du premier colloque, « La Jacquerie, entre mémoire et oubli », en 2008, la Libre Pensée de l’Oise avait choisi les hauteurs de Clermont pour rendre hommage aux Jacques et à son chef Guillaume Cale, exécutés sur ces hauteurs en 1358, après la brève et violente révolte des petites gens de la région, contre les méfaits de la guerre de Cent ans et les violences abusives du pouvoir royal défaillant. Puis ce furent quatre colloques qui ont tous fait date et créé l’événement annuel maintenant attendu :
  • en 2009 : « Justice pour les fusillés pour l’exemple de 1914-18 »,
  • en 2011 « Aux sources de la République, la Commune de Paris »,
  • en 2012 « Voyages au siècle des Lumières », et pour finir avec l’auteur de Jacques le fataliste,
  • en 2013, par la tenue d’un vigoureux et joyeux « Diderot, La liberté de penser ». Car il ne fait nul doute aux chercheurs que Diderot pensait à Jacques Bonhomme, quand il intitula ainsi l’un de ses romans Jacques le fataliste. À relire.

Jacques, prénom symbolique désignant les petites gens,.

Le colloque a été entièrement filmé. Un document vidéo en sera produit, qui tiendra lieu d’actes.

Nous mettrons par la suite l’ensemble des interventions écrites qui nous parviendront sur cette page en pièce jointe.



Une première suite à ce colloque à Méru, le 8 novembre à 20 heures, au lycée Condorcet avec la conférence donnée par Jean-Pierre Thullier "Diderot et la politique" (voir invitation en PJ)