JEAN-JACQUES ROUSSEAU ET LA LIBERTÉ DE PENSÉE

« Se faire sa propre opinion n’est déjà plus un comportement d’esclave.» JJ Rousseau
mardi 20 novembre 2012
par  lpOise
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Marc Blondel, président de la Fédération Nationale de la Libre Pensée était présent dimanche 18 novembre 2012 au quatrième colloque organisé à Clermont de l’Oise par la LP60.
On pouvait aussi y rencontrer les présidents et des amis libres penseurs des départements voisins : LP02, LP80, LP28, LP50...quelques élus républicains de l’Oise et surtout un public et des intervenants de qualité !
On recommencera pour DIDEROT EN 2013 !

La Libre Pensée de l’Oise ouvre les débats.

" Se faire sa propre opinion n’est déjà plus un comportement d’esclave. » JJ Rousseau

La liberté de pensée au siècle de Jean-Jacques Rousseau.

A l’occasion du tricentenaire de la naissance
de JJ Rousseau, la LP 60 invite à des
« Voyages au siècle des Lumières »

Une centaine de participants au quatrième colloque organisé dimanche 18 novembre à l’Hôtel de ville de Clermont par la Libre Pensée, avec le soutien de la mairie de Clermont, et du Conseil Général de l’Oise

C’est maintenant devenu un événement attendu : depuis 2008 la Libre Pensée, « association populaire de recherche philosophique et d’action sociale », organise chaque année à l’automne à Clermont un colloque sur un thème relatif à la vie de la Cité.

Le premier de ces colloques, en octobre 2008, a concerné l’histoire de la grande Jacquerie de 1358 et la façon dont on l’enseigne ou non. Un livre en est issu, sorti en juin dernier : « La Jacquerie, entre mémoire et oubli » aux éditions Encrage.

En 2009, nous avons traité du sort des soldats français fusillés pour l’exemple par des balles françaises entre 1914 et 1918 et de la nécessité de demander leur réhabilitation collective pour en finir avec «  cent ans de déshonneur national  ». Une exposition «  réhabilitation des fusillés pour l’exemple - maudite soit le guerre » en est issue. Cette exposition de douze panneaux peut être demandée au Conseil Régional de Picardie et elle est également à la disposition de tous sur le site de la Libre Pensée de l’Oise à l’article "Maudite soit la guerre".

En 2011, nous nous sommes intéressés aux relations entre le département de l’Oise et la Commune de Paris, ainsi qu’à quelques grandes figures républicaines du département tels que Ferdinand Buisson, Paul Robin, et Ernest Gérard et aux grandes lois républicaines laïques et scolaires à partir de 1871, dont nous bénéficions encore. La majorité des interventions ont été mises en ligne sur le site de la Libre Pensée de l’Oise à l’article "Aux sources de la République" - La Commune est toujours vivante  et sur celui de l’encyclopédie picarde Picardia.fr.

Cette année, le thème choisi était celui de l’émergence de la liberté de pensée au XVIIIème siècle, dans les conditions difficiles de l’oppression de l’Église et du pouvoir royal, en écho aux risques actuels encore encourus de prison ou de mort pour « délit de blasphème » de par le monde et en Europe même.

Il n’a pas été facile à Voltaire, Diderot et Rousseau de vaincre la peur que pouvaient provoquer les bûchers allumés par l’Église il y a trois siècles pour crime de blasphème.

Rien d’étonnant que Jean-Jacques Rousseau se soit caché plus d’un an, sous un faux nom, dans l’Oise à Trie Château de 1766 à 1767 : un jeune homme de 19 ans, le Chevalier de La Barre, avait été exécuté et son corps était brûlé en place publique à Abbeville avec le Dictionnaire philosophique de Voltaire six mois plus tôt, le 1er juillet 1766. Rousseau était poursuivi, menacé de prison et son livre, l’Émile, était interdit et condamné à être brûlé sur ordre de l’Église. Il n’a dû son salut qu’à la protection de quelques nobles éclairés, dont le Prince de Conti, qui lui a offert l’hospitalité au Château de Trie Château. C’est ce qu’à exposé monsieur Jacques Germand, érudit local, qui se promet de continuer à nous informer sur un autre penseur du XVIIIème siècle natif de Trie : Charles Dupuis. Une manifestation sera programmée sur place en 2013 pour honorer sa mémoire et faire connaître son Å“uvre.

Durant toute la journée du dimanche 18 novembre se sont exprimés des spécialistes de Montesquieu, de Voltaire, de Diderot, et de Rousseau, tous universitaires, ou historiens amateurs et libres penseurs venus exposer et confronter leurs idées et les résultats de leurs recherches devant un salle comble pour le colloque intitulé « Voyages au siècle des Lumières à l’occasion du tricentenaire de la naissance de JJ Rousseau ». On comptait parmi eux : Marc BLONDEL, Président National de la Libre Pensée, Pierre CHARTIER, Président de la Société des Amis de Diderot, Jean-Claude DUPONT, Professeur d’histoire et philosophie des sciences, Université Jules Verne Amiens - Centre d’histoire des sciences, des sociétés et des conflits (CHSSC-EA 4289) ; Jean-Louis FISCHER, Centre Alexandre Koyré CNRS-EHESS, membre de l’Académie Internationale d’Histoire des Sciences ; Jacques GERMAND, historien de Trie Château ; Marie GUERMONT, Professeur, Libre pensée de la Gironde ; Pierre Pierre ROY, Chercheur indépendant (histoire et littérature) ; et Patrick TOUSSAINT, Chargé du Patrimoine de la ville de Clermont.

Un joyeux banquet républicain au menu volontairement exotique , (« couscous royal » et « khava », gâteau tchéchène), a réuni 55 convives, à midi, en présence d’André VANTOMME conseiller général et ancien sémateur de l’Oise dans la salle Cassini.

Les échanges durant cette journée ont été fructueux et l’on s’est promis de recommencer, l’an prochain à l’automne, durant le premier week end de novembre, en ce même lieu, pour continuer la recherche sur le siècle des Lumières et fêter cette fois-ci l’anniversaire de la naissance de Denis Diderot par des exposés sur l’Encyclopédie et la Science. Y seront développées quelques unes des questions restées en suspens telles que les rapports de la science et du pouvoir, ceux de la liberté d’expression hier et aujourd’hui, et ceux de l’Église et de la liberté de la recherche scientifique. Toutes questions qui sont encore d’actualité quand on sait, par exemple, les difficultés rencontrées par la commission d’enquête sur la montée du créationnisme en Europe dirigée par le député européen Guy Lengagne en 2007 dont on peut toujours consulter la conférence de presse sur Internet à l’article "les dangers du créationnisme en Europe".

Deux ombres illustres ont plané sur cette journée d’étude : celle d’Étienne Dolet, imprimeur et poète humaniste brûlé sur le bûcher par l’Église à 34 ans place Maubert en 1547 car c’est en 1549 que Denis Rousseau, lui aussi imprimeur parisien et ancêtre français de Jean-Jacques Rousseau fuit Paris pour Genève. On comprend pourquoi. Ombre aussi du François-Jean Lefebvre de La Barre, exécuté et brûlé avec un exemplaire du Dictionnaire philosophique de Voltaire à Abbeville, à 19 ans, la langue et la main droite coupées, le 1er juillet 1766. Crime de blasphème : ne pas avoir levé son chapeau devant une procession. Tous les ans, le dimanche le plus proche du premier juillet, humanistes et libres penseurs manifestent à Abbeville, devant ce monument érigé par souscription du mouvement ouvrier, début XXème.

Et la réponse des hommes du XVIIIème siècle fut la déclaration des droits de l’homme inspirée de la pensée des philosophes des Lumières. 220 ans après la naissance de la République, nous nous sommes interrogés sur le siècle qui l’a précédée, siècle dont elle procède, XVIIIème siècle où l’Église était encore toute puissante et pouvait encore emprisonner et brûler livres et jeunes gens.

On prononce encore le mot « blasphème », en France, et de par le monde.

Connaître les conditions dans lesquelles ceux qu’on a appelés "les bienfaiteurs de l’humanité", ou "les penseurs des Lumières", ou encore "les encyclopédistes" ont survécu à l’oppression de l’Église et jeté les bases conceptuelles de la Déclaration des droits de l’Homme, de la Convention nationale et de la République, tel est notre propos.

Nous leur devons la liberté de pensée.

Comment la préserver pour nos descendants ?

Comment ont-ils résisté aux pouvoirs en place ?

Comment échapperons-nous aux oppressions futures ?

L’Église était d’autant plus agressive qu’elle sentait le pouvoir lui échapper.
Rappelons-nous :

  • 1765 : Calas est réhabilité trois ans après son exécution sur ordre de l’Église (Parlement de Toulouse)
  • 1766 : le 1 juillet à Abbeville - Le Chevalier de La Barre meurt sur le bûcher à 19 ans, la langue et la main droite coupées, pour crime de blaphème. Le "Dictionnaire philosophique" de Voltaire est brûlé avec son corps
  • 1767 : Rousseau est poursuivi par le Parlement de Paris - son livre "L’Émile" est brûlé. Il fuit. Sa maison est caillassée. Il cherche refuge en Angleterre. En vain. Puis il se cache sous un faux nom dans l’Oise à Trie Château, sous la protection du Prince de Conti et commence "Les confessions".

Le siècle d’or des Utopies et de l’Encyclopédie de Diderot a répondu avec force à la violence du dogmatisme ambiant. Celles-ci s’adressaient à des "lecteurs qui savent déjà de quoi on ne leur parle pas et ce qui se cache".....comme aujourd’hui. Mais où sont les Rousseau, Voltaire, Diderot du XXIème ?

Les premières interventions sont maintenant accessibles en version papier sur demande ou sur ce site. Voir en pièces jointes


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Le quatrième colloque de la Libre Pensée de l'Oise autodafé 1 décembre 1559 : Anne de Bourg (...)

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