Conférence publique
de Jean-Louis Fischer

« Quand l’ombre de l’homme en noir planait sur Nogent-sur-Oise : Serge Voronoff (1866-1951) à l’origine des xénogreffes ».

 
 
Serge Voronoff, chirurgien naturalisé français et d’origine russe, s’est fait une réputation, non seulement par sa dextérité chirurgicale, mais pour avoir mis au point des techniques et des pratiques de greffes d’organes animaux à l’Homme. Son matériel donneur en organes est le singe ; d’abord le chimpanzé, puis, pour des raisons financières et de facilités de capture, le babouin. Il greffe de la thyroïde mais surtout des morceaux de testicules et plus rarement d’ovaires. Entre les années 1920 et 1939 environ 2000 hommes en France ont été greffés avec du testicule simien, et plusieurs milliers dans le monde dans la mesure où Voronoff fit école et de nombreux chirurgiens en Espagne, Italie, U.S.A pratiquèrent des xénogreffes testiculaires. A Paris 3 cliniques se spécialisent dans la xénogreffe. Pour exercer cet art chirurgical de la xénogreffe il est nécessaire d’avoir les donneurs simiens en bonne santé, entretenus et élevés dans des animaleries. Une animalerie est bien connue, celle se situant dans la propriété de Voronoff à Menton (villa Grimaldi) ; et une seconde, devant servir à l’urgence des cliniques parisiennes, se trouvait à Nogent-sur-Oise.

Dans cette conférence nous évoquons non seulement l’histoire de Voronoff, mais aussi l’aspect sociétal de ces années 1920-1930, les problèmes scientifiques posés par l’idée que Voronoff se fait des xénogreffes et une réflexion bioéthique de cette pratique chirurgicale.